Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

EUGLÉNOPHYCÉES

Biologie. Écologie

Déplacement

Chez la plupart des Eugléniens, la progression est une nage selon une trajectoire hélicoïdale. Chez Peranema, Petalomonas, Scytomonas, etc., le flagelle antérieur fonctionne comme tractelle et la cellule semble glisser lentement. Chez Entosiphon et Anisonema, le flagelle récurrent, moins souple, adhère au substratum. Certaines espèces peuvent perdre leur flagelle et progresser par glissement sur le substratum ou par métabolie. Ces mouvements, dus aux déformations et aux articulations des différentes bandes cuticulaires sous l'action des microfibrilles transverses, ne se produisent que chez les espèces à bandes cuticulaires souples et mobiles. Enfin, l'expulsion rapide du contenu des poches mucifères sert parfois (E. splendens) d'organe de propulsion fonctionnant par réaction.

Lorsque les conditions deviennent mauvaises (assèchement par exemple), les euglènes cessent tout mouvement, s'arrondissent et s'entourent d'une épaisse couche de mucilage formant une enveloppe kystique. Elles peuvent, sous cette forme, s'associer (stade palmella) en un voile recouvrant la surface des mares.

Reproduction

La reproduction asexuée se fait par division longitudinale de la cellule précédée d'une duplication de la cinétide. Le plan de division naît au niveau du réservoir et progresse vers l'extrémité caudale en suivant des interbandes cuticulaires. Chaque cellule fille n'hérite que de la moitié du nombre des bandes cuticulaires. Au cours de la croissance, de nouvelles bandes se formeront entre les anciennes. L'appareil pharyngien disparaît en début de division et se reforme très rapidement dans chaque cellule fille.

La reproduction sexuée semble tout à fait occasionnelle et l'accouplement de deux gamètes avec formation d'une cellule œuf n'est observé que chez le genre Scytomonas.

Nutrition

Les euglènes peuvent être phototrophes, hétérotrophes, phagotrophes.

De nombreux Eugléniens sont pourvus d'un appareil photosynthétique comme les végétaux supérieurs. Les plastes des euglènes renferment de la chlorophylle a et b et des pigments caroténoïdes. Pourtant, les essais de culture ont montré qu'aucun Euglénien vert n'est entièrement photo-autotrophe. Tous sont photo-auxotrophes et ont besoin de vitamines (vitamine B12 ou vitamine B1).

Certains Eugléniens incolores sont dépourvus d'appareil plastidial et d'appareil pharyngien (ex. Astasia, Menoidium, Cyclidiopsis, etc.). Ce sont des hétérotrophes stricts qui ne se développent que sur des milieux contenant des substances organiques. Ils absorbent ces substances à l'état dissous et ils sont dits, pour cette raison, osmotrophes. Mais certains Eugléniens verts, par exemple E. gracilis, sont des hétérotrophes facultatifs, c'est-à-dire capables de se développer à l'obscurité si le milieu contient des substances organiques.

Euglena gracilis variété bacillaris, cultivée à l'obscurité en milieu organique, s'étiole, et ses plastes se transforment en proplastes par perte de la structure lamellaire et des pigments. Remis à la lumière, ceux-ci sont capables de régénérer des lamelles et de resynthétiser de la chlorophylle. La transformation est donc réversible. Mais des souches vertes, traitées soit par divers agents physiques à dose sublétale tels les rayons ultraviolets ou des températures de culture élevées, soit par des agents chimiques tels les antibiotiques, restent définitivement incolores. Elles sont devenues des hétérotrophes stricts aplastidiés. Ces divers agents sont donc capables d'inhiber la reproduction des plastes. Ainsi croit-on expliquer l'origine de certaines formes incolores (Astasia).

De nombreuses espèces aplastidiées sont phagotrophes. Les proies ingérées grâce à l'organe pharyngien sont digérées dans des phagosomes. Les déchets sont évacués au niveau d'un cytoprocte.[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : maître de conférences à la faculté des sciences de Clermont-Ferrand
  • : professeur de première classe à l'université de Clermont-II

Classification

Médias

Euglena viridis - crédits : Encyclopædia Universalis France

Euglena viridis

Bande cuticulaire - crédits : Encyclopædia Universalis France

Bande cuticulaire

Paranema : l'organe pharyngien - crédits : Encyclopædia Universalis France

Paranema : l'organe pharyngien

Autres références

  • ALGUES

    • Écrit par
    • 4 869 mots
    • 9 médias
    ...les jakobidés, les parabasaliens et les kinétoplastidés, ou encore des amibes comme les hétérolobosés), dont un groupe d'algues de couleur verte : les euglénophycées (Euglenophyceae). Les plus proches parents de ce groupe d'algues sont des parasites, comme les trypanosomes, par exemple l'agent de la...