Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

EURO

Pourquoi l'euro ?

Pour comprendre les raisons qui ont conduit à l'unification monétaire en Europe, il est nécessaire de rappeler à quoi sert une monnaie. Une monnaie sert à régler des transactions entre individus (c'est un moyen de paiement) ; de manière connexe, elle sert à libeller les prix des biens et services aussi bien que des créances et des dettes (c'est une unité de compte) ; enfin, elle sert à reporter à plus tard des dépenses (c'est une réserve de valeur). Plus les utilisateurs d'une même monnaie sont nombreux, mieux cette monnaie remplit ses deux premières fonctions – moyens de paiement et unité de compte. En effet, chacun est content de recevoir ses paiements dans une monnaie facilement recyclable, et d'afficher ses prix dans une monnaie dont la valeur est bien connue. Une bonne diffusion de la monnaie favorise également la fonction de réserve de la monnaie qui dispose alors d'un marché financier liquide où chacun peut acheter et vendre des titres à faible coût.

Taux d’ouverture en 2012 pour les échanges de biens et services (en pourcentage du P.I.B.) - crédits : Encyclopædia Universalis France

Taux d’ouverture en 2012 pour les échanges de biens et services (en pourcentage du P.I.B.)

Ainsi, l'euro est mécaniquement une « meilleure » monnaie que chacune de celles qui l'ont précédé, par le simple fait qu'un plus grand nombre d'individus l'utilisent quotidiennement. Les échanges entre les pays concernés, qui représentent environ la moitié de leur commerce extérieur total, ne donnent plus lieu à des opérations de change, coûteuses et risquées. La transparence des prix, favorisée par la monnaie unique, accentue la concurrence entre entreprises, au bénéfice des consommateurs. Enfin, les épargnants ont désormais accès à un marché unifié où ils peuvent profiter, sans risque de change et moyennant un faible coût de transaction, des placements offerts dans d'autres pays européens. Les pays qui bénéficient le plus du passage à l'euro sont ceux dont les échanges avec d'autres pays de la zone représentent une part importante de l'activité économique et, ce qui est souvent lié, les pays de petite taille dont les marchés monétaires et financiers étaient initialement peu développés.

En plus de ces avantages microéconomiques, la monnaie unique est un moyen particulièrement efficace de coordonner les politiques monétaires et ainsi d’éviter une « guerre des monnaies » stérile au sein d’une zone économique particulièrement intégrée. La France a tout spécialement bénéficié de cette coordination lors de la crise financière mondiale de 2008 : l’absence de dévaluation monétaire chez ses voisins du sud lui a évité de subir une concurrence soudaine en pleine phase de hausse du chômage.

Enfin, la monnaie unique telle qu’elle a été conçue, avec une banque centrale indépendante dont la mission est essentiellement le maintien d’une inflation modérée, est un élément clé de stabilité monétaire, permettant en retour des taux d’intérêt faibles favorables à l’investissement. La France a ainsi bénéficié de taux d’intérêt historiquement bas depuis la mise en place de l’euro ; et la disparition des anticipations inflationnistes a été particulièrement utile dans un pays comme l’Italie, qui souffrait depuis de nombreuses années d’un manque de crédibilité monétaire.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Médias

Valéry Giscard d'Estaing et Helmut Schmidt, 1978 - crédits : Bettmann/ Getty Images

Valéry Giscard d'Estaing et Helmut Schmidt, 1978

Taux d’ouverture en 2012 pour les échanges de biens et services (en pourcentage du P.I.B.) - crédits : Encyclopædia Universalis France

Taux d’ouverture en 2012 pour les échanges de biens et services (en pourcentage du P.I.B.)

Corrélation des taux de croissance réels du P.I.B. avec ceux de la zone euro à 17 - crédits : Encyclopædia Universalis France

Corrélation des taux de croissance réels du P.I.B. avec ceux de la zone euro à 17

Autres références

  • ARRIVÉE DE L'EURO

    • Écrit par
    • 244 mots
    • 1 média

    Le 1er janvier 2002, dans douze pays de l'Union européenne, 300 millions de consommateurs découvrent les pièces et les billets de la monnaie qui leur servira désormais d'instrument de paiement commun, l'euro. Trois ans après sa naissance juridique et financière, l'euro fiduciaire...

  • CRISE DE LA ZONE EURO

    • Écrit par
    • 326 mots

    À partir de 2010, la zone euro est confrontée à une crise économique liée à la dette publique des États qui la composent.

    À partir de 2007, la crise des subprimes (prêts immobiliers à taux variable) contraint les principaux pays industrialisés, dont la dette publique est très importante depuis...

  • UNION EUROPÉENNE (HISTOIRE DE L')

    • Écrit par
    • 9 509 mots
    • 14 médias
    ...1980, au commerce intérieur, à la concurrence, à la politique régionale (aide en faveur des régions les plus pauvres) et à un nombre croissant de dispositions environnementales ; dans les années 1990, à la libre circulation des personnes ; et, à partir de 1999, à la monnaie avec la création de l’euro.
  • ACHAT POUVOIR D'

    • Écrit par
    • 5 644 mots
    • 2 médias
    ...au prix des biens qu'ils achètent le plus fréquemment, et jugent alors leurs évolutions de pouvoir d'achat en fonction des hausses de prix de ces biens. Le passage à l'euro constitue un cas d'école venant illustrer ce phénomène. Lors du passage à l'euro en 2002, l'indice des prix à la consommation n'a...
  • BANQUE CENTRALE EUROPÉENNE (BCE)

    • Écrit par
    • 4 591 mots
    • 1 média
    ...finances publiques, de taux de change et de taux d’intérêt de long terme. La troisième phase, couvrant la période de 1999 à 2002, était consacrée à l’instauration de l’euro sur les marchés financiers (1999), puis comme monnaie fiduciaire tangible, disponible pour tous les agents économiques (2002)....
  • CHANGE - Les opérations de change

    • Écrit par et
    • 7 017 mots
    • 2 médias
    Traditionnellement, la livre sterling (GBP) était cotée au certain et faisait donc exception par rapport à la plupart des autres grandes monnaies.Elle a été rejointe au 1er janvier 1999 par l'euro (EUR), qui est également coté au certain. Ainsi, par exemple, on cote, respectivement à Paris...
  • Afficher les 42 références