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EUROPE Géologie

Paléogéographie

La physionomie de l'Europe telle que nous la percevons aujourd'hui grâce aux multiples cartes dont nous disposons et, mieux encore, avec les images satellitaires, est l'aboutissement provisoire d'une histoire très complexe et très longue. Chaque époque géologique a laissé sa marque plus ou moins lisible. Nous sommes habitués aux contours curieusement découpés de la ligne de rivage. Or celle-ci est un trait récent, dû à la dernière avancée marine, la transgression flandrienne (il y a 10 000 ans environ), conséquence de la fonte des grandes calottes glaciaires du Quaternaire. Si le dessin des côtes est si tourmenté, c'est que la mer s'est avancée sur un continent dont les reliefs, hérités de l'orogenèse alpine à peine achevée et burinés par les glaciers, étaient très contrastés et d'une organisation compliquée. Cette complexité des reliefs et des structures, sur un espace relativement petit, explique la silhouette capricieuse et le fin découpage de l'Europe qui l'opposent aux continents massifs tels que l'Afrique ou l'Australie.

La ligne de rivage, qui peut fluctuer, n'est donc pas la vraie limite du continent. Il faut aller chercher celle-ci plus ou moins loin suivant les structures et la morphologie, jusqu'au bord du plateau continental. C'est donc l'histoire de l'ensemble de cette masse continentale européenne que nous devons retracer pour comprendre le dispositif actuel, une histoire liée à celle des océans périphériques et à celle des mers pelliculaires (épicontinentales) qui se sont étalées à la surface du continent, comme aujourd'hui la mer du Nord et la Manche.

Mais à partir de quel moment peut-on vraiment parler d'Europe ? Le continent européen est constitué de morceaux que l'orogenèse alpine a achevé d'assembler au Tertiaire. Essayons de voir comment ces morceaux sont nés, comment ils se sont déplacés, déformés, pour s'ajuster dans leur état actuel. Nous le ferons en tentant de retrouver les géographies successives, ou tout au moins quelques étapes caractéristiques jalonnant l'évolution paléogéographique de ce qui est aujourd'hui l'Europe.

La fin du Précambrien

Quand on parle de l'Europe précambrienne, on pense tout naturellement à la partie nord-est de l'Europe actuelle qui comprend le bouclier balte (où les terrains précambriens affleurent) et la plate-forme russe (où ils sont recouverts par des terrains sédimentaires plus récents). Il s'agit là du noyau de l'Europe, un craton solidement consolidé dès la fin du Précambrien (550 Ma environ) et qui n'a subi depuis que des déformations tranquilles – gauchissements ou fractures – parfois importantes certes, mais qui ne l'ont jamais remis en question. Par la suite, autour de ce noyau sont venus se plaquer en vagues successives les terrains issus des orogenèses calédonienne, hercynienne puis alpine.

D'autres fragments précambriens sont connus en Europe. L'un, au nord-ouest de l' Écosse et dans les îles Hébrides, faisait à cette époque partie du continent nord-américain. Les autres sont inclus, plus ou moins malmenés, dans les adjonctions postérieures : en France, dans le massif Armoricain, le Massif central, la Montagne Noire ; plus à l'est, dans le massif de Bohême, en Silésie, etc. Ne cherchons pas à préciser quelles étaient leurs relations avec le noyau nord-européen ou, au sud, avec le craton africain. Ne cherchons pas à les mettre en place et à tenter une esquisse paléogéographique. Ce serait pure fantaisie.

Le cycle calédonien

Il est commode de regrouper toute la première moitié de l'histoire paléozoïque (Cambrien, Ordovicien, Silurien : de 550 à 400 Ma environ) sous l'étiquette de cycle calédonien : ce cycle commence par une période de calme tectonique[...]

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Vulcano - crédits : CSP_slavapolo/ Fotosearch LBRF/ Age Fotostock

Vulcano

Europe au Paléozoïque inférieur - crédits : Encyclopædia Universalis France

Europe au Paléozoïque inférieur

Europe à la fin du Paléozoïque - crédits : Encyclopædia Universalis France

Europe à la fin du Paléozoïque

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