EUSÈBE DE NICOMÉDIE (280 env.-env. 342)
Évêque qui fut chef du parti arien dans la première moitié du ive siècle. Eusèbe avait été, avec Arius, élève de Lucien d'Antioche. Il fut nommé au siège de Béryte en Phénicie, puis passa à celui de la ville impériale de Nicomédie.
Lorsque, vers 320, Alexandre d'Alexandrie attaqua le prêtre Arius, Eusèbe prit parti pour son ancien condisciple ; grâce à l'influence qu'il exerçait à la Cour, il réussit à étendre la portée de ce qui n'était à l'origine qu'une querelle limitée à l'Église d'Alexandrie. Il ne parvint pas à faire triompher à Nicée, en 325, la cause d'Arius et dut signer la formule du concile, peut-être par opportunisme, ce qui ne le mit pas à l'abri d'un exil de trois ans ordonné par Constantin quelques mois plus tard. Chef habile, ambitieux, prêt à toutes les intrigues, Eusèbe, une fois rentré d'exil et après avoir retrouvé la faveur de l'empereur, consacra toute son énergie à la réhabilitation d'Arius et parvint à faire condamner successivement Eustathe d'Antioche, Athanase d'Alexandrie, Marcel d'Ancyre et Alexandre de Constantinople.
Son crédit auprès des empereurs Constantin et Constance II était immense. Il eut le privilège de baptiser Constantin sur son lit de mort (337) et fut chargé de la formation chrétienne de Julien. Eusèbe ne réussit pas à effacer complètement la doctrine de Nicée, mais, à sa mort, les ariens occupaient les sièges épiscopaux les plus importants de l'Orient : Constantinople, Alexandrie, Antioche.
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Écrit par
- Richard GOULET : docteur de troisième cycle, chargé de recherche au C.N.R.S.
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