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EUSEBIO FERREIRA DA SILVA dit (1942-2014)

Eusebio - crédits : Kent Gavin/ Hulton Archive/ Getty Images

Eusebio

Footballeur portugais né au Mozambique, alors colonie portugaise, Eusebio reçut en 1965 le Ballon d’or, qui récompensait à l’époque le meilleur joueur européen. Il fut à la fois le premier Portugais et le premier joueur de couleur à recevoir ce trophée, et il demeura jusqu’à sa mort une idole au Portugal.

Eusebio da Silva Ferreira, dit Eusebio, est né le 25 janvier 1942 à Lourenço Marques (aujourd’hui Maputo), d’un père Mozambicain blanc et d’une mère noire, dans une famille très modeste. Orphelin de père à cinq ans, peu assidu à l’école, il échappe à la morosité de son quartier de Mafalala en jouant au football. En 1957, il est engagé par le club de Lourenço Marques, filiale du Sporting Portugal. À dix-huit ans, en 1960, il gagne le Portugal : alors qu’il aurait dû jouer au Sporting Portugal, il choisit le Benfica Lisbonne ; cela provoque un imbroglio juridique, et il ne pourra enfiler le maillot du Benfica que l’année suivante.

Eusebio - crédits : Universal/ Corbis/ VCG/ Sygma/ Getty Images

Eusebio

Le talent de cet avant-centre athlétique, à la frappe puissante, éclate rapidement au grand jour : en 1962, avec Benfica, il remporte la Coupe d'Europe des clubs face au Real Madrid d’Alfredo Di Stefano et Ferenc Puskas à l'issue d'une somptueuse finale (5-3) ; lui-même inscrit deux buts en 3 minutes. Dès 1964, l’Inter Milan souhaite recruter celui qu’on surnomme désormais la « Panthère noire ». Mais le dictateur Salazar, considérant le footballeur comme un symbole de son Estado novo, l’élève au rang de « monument national », ce qui empêche de facto tout départ à l’étranger. Eusebio se trouve otage d’un régime qu’il ne cautionne pas – « ma politique, c’est un ballon », déclarera-t-il –, et il ne pourra quitter le Portugal qu’après la « révolution des œillets », trop tard pour bénéficier des ponts d’or des clubs italiens et espagnols. Avec le Benfica Lisbonne, Eusebio se construit néanmoins un magnifique palmarès : il est onze fois champion du Portugal, sept fois meilleur buteur du Championnat ; il inscrit 473 buts en 440 matchs.

Élu, donc, Ballon d'or en 1965, Eusebio est une des vedettes de la Coupe du monde 1966. Inscrivant deux des trois buts de la victoire du Portugal contre le Brésil (3-1), il réalise un exploit peu ordinaire en quart de finale : alors que la Corée du Nord mène 3-0 après vingt-deux minutes de jeu, il inscrit quatre buts, son coéquipier Augusto fermant la marque (5-3). Éliminé par l'Angleterre en demi-finale, le Portugal prend la troisième place de l'épreuve, en s'imposant contre l'U.R.S.S. de Yachine (2-1) ; Eusebio est le meilleur buteur de la compétition (9 buts). Eusebio joue jusqu’en 1973 au sein de l’équipe nationale, pour laquelle il a inscrit 41 buts en 64 matchs.

Eusebio, diminué par plusieurs opérations des genoux, part pour l’Amérique du Nord en 1975, effectuant une sorte de tournée d’adieux assez lucrative. Il raccroche définitivement les crampons en 1978. Icône portugaise, Eusebio accomplira différentes missions de représentation pour le Benfica Lisbonne, et il sera nommé ambassadeur de l’Euro 2004, organisé par le Portugal.

Victime d’un accident vasculaire cérébral en 2012, Eusebio s’éteint le 5 janvier 2014, d’un arrêt cardio-respiratoire. Le président Cavaco Silva décrète trois jours de deuil national pour honorer sa mémoire.

— Pierre LAGRUE

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

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Eusebio - crédits : Kent Gavin/ Hulton Archive/ Getty Images

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