ÉVOLUTION DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE DANS LE MONDE

Évolution des taux de citation des pays

Il est entendu que la quantité n’est pas toujours synonyme de qualité. Il est toutefois généralement admis que le taux de citation (c’est-à-dire la fréquence avec laquelle un article est cité) constitue un indice de visibilité des publications qui est globalement corrélé avec leur qualité. On imagine mal en effet des chercheurs citer constamment des publications d’un pays dont ils considèrent les travaux inintéressants. Calculé sur de grands nombres, le taux relatif moyen des citations reçues par les publications d’un pays donne une mesure utile de leur impact scientifique. Ainsi, en affectant à l’impact mondial moyen la valeur 1, une valeur inférieure (ou supérieure) indiquera un impact plus faible (ou plus élevé) que la moyenne mondiale prise comme référence. Les publications américaines ont longtemps été les plus visibles à l’échelle internationale, mais ont été rattrapées par celles du Royaume-Uni au milieu des années 2000. L’Allemagne et la France suivent une trajectoire comparable qui, étant donné le déclin tendanciel des États-Unis, les ramène tous à égalité à la fin de la décennie. La montée la plus spectaculaire est ici encore celle de la Chine qui a plus que doublé son taux de citation depuis 1980 pour atteindre à la fin des années 2010 un taux comparable à celui des pays les plus développés sur le plan scientifique. Cette croissance suggère qu’après une phase d’imitation et de rattrapage les chercheurs chinois produisent des travaux de plus en plus originaux, qui justifient l’attention de leurs collègues occidentaux.

L’impact scientifique des publications varie aussi par domaine de recherche. Ainsi, alors que l’indice moyen de la Chine est de 1,13 pour la période 2015-2019, il n’est que de 0,90 en médecine clinique. La Russie reste forte en mathématiques mais très faible dans les autres domaines. Le fort impact relatif de l’Arabie Saoudite s’explique essentiellement par la stratégie déjà indiquée de créer des collaborations avec des chercheurs étrangers renommés, ce qui hausse de manière artificielle l’impact scientifique attribué à ce pays. Le fait que plus de 80 % de ses publications soient réalisées en collaboration internationale indique d’ailleurs une forte dépendance vis-à-vis des experts étrangers plutôt que l’existence d’une forte capacité locale de production scientifique.