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ÉWÉ ou ÉVHÉ

Les Éwé (ou Evhé, selon certains historiens comme R. Cornevin) occupent en Afrique occidentale le littoral du golfe de Guinée, de l'embouchure de la Volta, à l'ouest, à celle du Mono, à l'est, et l'arrière-pays sur une profondeur d'environ 150 km. La frontière entre le Ghana et le Togo traverse donc le territoire de cette ethnie (cf. carte in afrique noire. Langues). En 1990, la société éwé comprend, au Ghana, plus de 1 860 000 personnes, soit 12 p. 100 de la population totale de cet État, et, au Togo, près de 1 550 000, soit environ 43 p. 100 de la population togolaise. Derrière le littoral lagunaire s'étend la savane, bientôt soulevée par la chaîne montagneuse qui se prolonge au Togo du sud-ouest au nord-est.

Les dialectes éwé font partie du groupe linguistique kwa, comme les langues du groupe akan, auquel appartient le twi. Ils comptaient 3 400 000 locuteurs au début des années quatre-vingt-dix.

Histoire

D'après leurs traditions, les Éwé quittèrent Ketu, en pays yoruba de l'est du Dahomey, et arrivèrent à Nuatja, au Togo, d'où ils se dispersèrent vers le sud et vers l'est, probablement à la fin du xviie siècle. Ils s'installèrent dans leur habitat actuel par vagues successives et assimilèrent les autochtones. À la fin du xixe siècle, les Éwé occidentaux furent rattachés à la colonie anglaise de Gold Coast, et les Éwé orientaux au Togoland allemand. Après la Première Guerre mondiale, ce dernier fut placé sous mandat international de la Société des nations et confié en partie à l'Angleterre, en partie à la France. Le problème de la division des Éwé entre plusieurs pays a été évoqué maintes fois, en 1920 à la S.D.N., en 1947 devant les Nations unies. Les recommandations de ces organismes n'empêchèrent pas deux événements de consacrer la division des Éwé : l'accession du Togo à l'autonomie interne en 1957, puis à l'indépendance le 27 avril 1960, et le rattachement du Togoland britannique au Ghana indépendant, État successeur de l'ancienne colonie anglaise de Gold Coast, en 1957. Le mouvement éwé a cependant survécu et a pris, au Togo, la forme d'une opposition nationaliste au gouvernement.

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Californie à Los Angeles

Classification

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