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EXAMENS ET CONCOURS

Un enjeu social

Ces rappels montrent que le retentissement personnel, positif ou négatif, des examens et des concours est fonction de leur enjeu social. L'histoire en témoigne : examens et concours participent des procédures que les sociétés utilisent pour réguler le placement social de leurs membres mais aussi pour contrôler les manières de faire, d'être et de penser. L'affaire est politique. Le recrutement sur concours de la bureaucratie impériale chinoise, sous la dynastie Han (– 206-220), en fournit la première preuve.

L'un des traits de la modernité est la constitution des États centralisateurs, dont la France monarchique, impériale et républicaine est l'un des plus impressionnants exemples. Ce renforcement et cette extension de la compétence de l'État s'accompagnent de la sécularisation de plus en plus marquée de l'enseignement et de la formation. Au début du xixe siècle, l'Université impériale se voit réserver le monopole de la collation des grades, un monopole qui n'est pas jugé contraire à la liberté de l'enseignement reconnue par la loi.

Pour autant, tous les examens n'ont pas d'emblée une organisation nationale. Le certificat d'études primaires, par exemple, est d'abord créé à l'échelle des départements à l'initiative des inspections d'académie. Il n'est institué comme épreuve nationale régie par la loi qu'en 1882. Cet exemple éclaire le débat récurrent entre deux positions qu'illustrent mieux encore l'histoire des réformes du baccalauréat et le jeu quasi caricatural de marches et de contre-marches qui les caractérise. D'un côté, les partisans d'une homogénéité nationale des épreuves d'examen : ils préconisent l'égalité des citoyens et rappellent les risques de disparité qu'entraîne l'initiative régionale, départementale ou locale. De l'autre, les partisans d'une relative hétérogénéité des épreuves : ils revendiquent la diversité des situations et soulignent les risques de rigidité et d'uniformité qu'entraîne la conception unitaire de l'examen.

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