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EXTRÉMOPHILES

Les environnements considérés par l'homme comme extrêmes en termes de température, de pression, de pH et de salinité sont souvent colonisés par des micro-organismes, auxquels on a donné le nom d'extrémophiles. Ces derniers, bien adaptés à ces conditions physico-chimiques particulières, sont capables d'en retirer l'énergie nécessaire pour leur métabolisme et leur croissance. Au regard de cette biodiversité microbienne et des conditions spécifiques de leur habitat, ne faut-il pas considérer ces écosystèmes atypiques comme une source de nouveaux micro-organismes d'intérêt biotechnologique ?

La caractérisation des micro-organismes extrémophiles et de leur machinerie cellulaire fait l'objet de travaux intensifs. Parmi les études menées, il convient de citer la recherche de biopolymères bactériens – tels que les exopolysaccharides (EPS) et les polyhydroxyalcanoates (PHA), ces derniers étant des polyesters biodégradables– , ou d'enzymes thermostables. Plusieurs de ces molécules ont été isolées et caractérisées au laboratoire, faisant désormais l'objet de développements industriels.

Les différents organismes extrémophiles

Les organismes extrémophiles peuvent être répertoriés selon leurs paramètres de croissance :

– les espèces psychrophiles résistent au froid et se développent à des températures voisines de 0 0C (calotte glaciaire de l'Antarctique par exemple) ;

– les espèces thermophiles vivent dans des conditions de température proches du point d'ébullition de l'eau (de 80 à 105 0C) au niveau des geysers ou des sites hydrothermaux des profondeurs océaniques ;

– les espèces barophiles sont capables de supporter des pressions allant jusqu'à 100 mégapascals ;

– les espèces acidophiles et les alcaliphiles résistent à des milieux où le pH est extrême, atteignant respectivement 0 et 11 (près de certains volcans et des lacs africains) ;

– les espèces halophiles peuplent les mers salées et les marais salants où la concentration saline est proche de la saturation (de 20 à 35 p. 100).

Des organismes se développent aussi dans d'autres environnements extrêmes comme les solfatares (milieux riches en soufre), les couches pétrolifères, les aires de décomposition organique, etc.

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Écrit par

  • : directeur de l'Ifremer, centre de Sète
  • : responsable du programme Prospection et valorisation des ressources biologiques, Ifremer, centre de Brest

Classification

Autres références

  • ARCHÉOBACTÉRIES ou ARCHÉES

    • Écrit par
    • 2 138 mots
    Lesarchées halophiles (qui aiment le sel) sont des micro-organismes aérobies stricts dont la particularité est de vivre dans les milieux proches de la saturation en sel (lacs salés, marais salants). Ils maintiennent leur pression osmotique interne en accumulant des concentrations équivalentes de chlorure...
  • BACTÉRIES

    • Écrit par , et
    • 11 052 mots
    • 3 médias
    Certaines bactéries ayant réussi à s'adapter à des milieux très inhospitaliers sont dites extrémophiles. On distingue chez elles des halophiles, dont certaines exigent des concentrations en sodium atteignant 3 × molaires, les acidophiles, adaptées aux pH très bas (inférieur à 3), et inversement...