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EYJAFJALLAJÖKULL, volcan

Volcan Eyjafjallajökull (Islande) - crédits : Jeff Schmaltz, MODIS Rapid Response Team at NASA GSFC

Volcan Eyjafjallajökull (Islande)

L'Islande est une terre de glace et de feu, née de la superposition de deux phénomènes géodynamiques majeurs, une dorsale océanique et un point chaud. Les dorsales sont de longues chaînes magmatiques sous-marines produisant plus de 30 milliards de mètres cubes de magma par an pour former le plancher océanique dans le ballet continu de la tectonique des plaques. Les points chauds, quant à eux, alimentent les volcans les plus régulièrement actifs à la surface du globe, Hawaii dans le Pacifique, le piton de la Fournaise (île de la Réunion) dans l'océan Indien… et les volcans islandais. Le volcan Eyjafjallajökull, acteur modeste du système volcanique islandais, n'avait connu que deux éruptions lors du dernier millénaire, en 1612 puis en 1821-1823, avec des volumes émis bien inférieurs au kilomètre cube. Il s'est réveillé le 20 mars 2010, après quelques semaines de déformations et d'essaims de séismes. L'éruption se produit alors sous la forme d'une coulée de 50 mètres cubes de magma par seconde, en périphérie du glacier surmontant le volcan. Elle dégage un panache volcanique de 1 kilomètre d'altitude produisant des retombées de cendres négligeables. Mais, après ce démarrage classique et peu notable, l'activité connaît un brusque changement le 14 avril : le magma se fraie alors un chemin vers le sommet du volcan où se produit une rencontre explosive avec le glacier. L'éruption change de caractère et dégage dès lors un puissant panache volcanique dispersant plus de 1 million de kilogrammes de cendres par seconde jusqu'à 10 kilomètres d'altitude. Ces cendres, qui représentent un danger pour les moteurs d'avion qu'elles peuvent vitrifier, entraîneront la fermeture des espaces aériens affectés par le nuage en Europe pendant plus d'une semaine. Bien que mille fois moins intense que celle du Pinatubo en 1991 par exemple, cette éruption aura sensibilisé le public à la grande vulnérabilité des sociétés modernes face au risque volcanique.

— Édouard KAMINSKI

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Écrit par

  • : professeur des Universités, Institut de physique du globe de Paris, volcanologue

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Média

Volcan Eyjafjallajökull (Islande) - crédits : Jeff Schmaltz, MODIS Rapid Response Team at NASA GSFC

Volcan Eyjafjallajökull (Islande)