FALCON, avions
Falcon est le nom donné à une famille d'avions d'affaires développés par le constructeur français Marcel Dassault (Marcel Bloch de son vrai nom). Le premier d'entre eux, le Mystère 20-01, effectue son premier vol le 4 mai 1963 depuis l'aérodrome de Bordeaux-Mérignac. Il est piloté par René Bigand, chef pilote d'essais de la Générale Aéronautique Marcel Dassault. Le vol de ce petit biréacteur propulsé par des moteurs Pratt et Whitney se déroule parfaitement et augure un bel avenir. De plus, la Pan Am (Pan American World Airways), qui envisage de développer une activité d'aviation d'affaires, s'est montrée très intéressée par cet avion. Suivant la recommandation de son illustre représentant Charles Lindbergh, cette compagnie aérienne passera dès le mois d'août une commande de quarante appareils. Ceux-ci seront équipés de réacteurs plus modernes (double flux) et plus puissants produits par General Electric.
C'est en 1961 que les études du Mystère-20 avaient vraiment commencé. En effet, cet avion est l'héritier d'une longue tradition qui remonte au MB 120 construit par la société des avions Marcel Bloch dès 1932. Le Flamant (premier vol en 1947, lui aussi à Bordeaux-Mérignac) servira pendant plus de trente ans dans l'armée de l'air française. D'autres avions, comme le Spirale ou le Communauté, auront moins de succès, mais illustrent eux aussi la volonté de Marcel Dassault d'être présent sur le marché des avions légers de transports, destinés aux usages civils ou militaires. Le Mystère-20 emprunte plusieurs solutions, aussi bien aérodynamiques qu'industrielles, à ses « cousins » militaires, le Mystère-IV et le Super-Mystère B2.
Ce premier vol de mai 1963 marque le début de l'histoire d'une réussite industrielle. Celle-ci est fondée sur l'audace de Marcel Dassault qui a imaginé le développement futur de l'aviation d'affaires et qui, en même temps, a osé affronter la puissante industrie américaine sur son terrain. C'est en effet aux États-Unis que le marché de l'aviation d'affaires va naître et croître de façon spectaculaire. Aujourd'hui encore, la flotte des avions d'affaires est américaine pour les trois-quarts. Le soutien confiant de la Pan Am fut bien sûr un élément essentiel de ce succès.
Le Mystère-20 est devenu le Falcon 20 vers 1970, un nom plus facile à retenir et surtout à prononcer pour les anglophones. Son successeur, le Falcon 10, avec un premier vol le 1er décembre 1970, sera le premier avion de la famille à recevoir la nouvelle instrumentation de bord, les E.F.I.S. (Electronic flight information system, système d'information électronique de vol), utilisant la technologie des écrans cathodiques.
La clientèle s'habitue rapidement à l'efficacité et à la souplesse de ces nouveaux moyens de voyager, et rapidement l'exigence de rayons d'action plus importants se fait jour. La traversée des États-Unis ou de l'Atlantique nord va devenir possible avec une nouvelle configuration originale. Le Falcon 50 propose en 1976 la formule du triréacteur qui va séduire les utilisateurs, notamment en raison de la sécurité apportée pour le franchissement des étendues océaniques. Le nouvel avion dispose également d'une aérodynamique innovante (profil de type supercritique) qui procure des qualités de vol et des performances remarquables. Aujourd'hui encore, le Falcon 50 jouit d'une excellente réputation, et il est très recherché sur le marché des avions d'occasion.
L'aviation d'affaires continue à se développer à la fin des années 1970 et au début des années 1980 ; la compétition avec les constructeurs anglais, et surtout américains, pousse vers toujours plus de performances, de confort... car la durée des vols augmente. On voit apparaître les « gros[...]
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Écrit par
- Jean-François GEORGES : président d'honneur de l'Aéro-Club de France
Classification
Médias