- 1. Que sont les farines animales ?
- 2. Pourquoi utiliser des farines animales ?
- 3. Maladie de la « vache folle » et farines animales
- 4. L’élimination des farines animales
- 5. Des farines animales aux protéines animales transformées
- 6. Quel avenir pour les protéines animales transformées ?
- 7. Bibliographie
- 8. Sites internet
FARINES ANIMALES
Les farines animales (farines de viande et d’os), obtenues à partir de divers sous-produits animaux, ont été utilisées pendant longtemps dans les élevages industriels ; elles entrent notamment dans la fabrication des produits destinés à l’alimentation des bovins, ovins, porcins, volailles et autres animaux domestiques. Elles sont devenues tristement célèbres à partir du milieu des années 1980 du fait du rôle, aujourd’hui avéré, qu’elles ont joué dans la transmission de l’épidémie de l’encéphalopathie spongiforme bovine (E.S.B.) ou maladie de la « vache folle ». Cette dernière, dont le premier cas est apparu au Royaume-Uni en 1985, s’est propagée dans certains pays d’Europe jusqu’en 2000. Tout d’abord interdites pour les bovins (1988 au Royaume-Uni, 1990 pour la France et 1994 pour l’Union européenne), les farines animales sont définitivement exclues de l’alimentation animale, au niveau européen, en décembre 2000. Elles restent en revanche autorisées dans la très grande majorité des autres pays. Mais que sont exactement ces farines ? Pourquoi ont-elles été utilisées ? Qu’en est-il aujourd’hui ?
Que sont les farines animales ?
Jusqu’à leur interdiction totale en Europe en décembre 2000, les farines animales destinées à l’alimentation des animaux d’élevage étaient fabriquées à partir de différents sous-produits. Certains provenaient de parties d’animaux non destinées à l’alimentation humaine. Rappelons en effet que l’homme ne consomme directement (sous forme de viande et d’abats) qu’environ 68 p. 100 d'un poulet, 62 p. 100 d'un porc, 54 p. 100 d'un bovin et 52 p. 100 d'un mouton ou d'une chèvre. De ce fait, ce sont plus de 10 millions de tonnes de viandes et de sous-produits non directement destinés à la consommation humaine, mais provenant d'animaux sains, qui sont chaque année générées dans l'Union européenne (intestins et moelle épinière des ruminants, os, cuirs et peaux, poils et soies de porcs, plumes, pattes et cous de volailles, sang de bovin, etc.).
Outre ces sous-produits issus d’animaux sains, les industriels utilisaient également à cette époque des déchets alimentaires qui contenaient des produits carnés, cuits ou crus, provenant des établissements de restauration (restaurants, cantines, etc.). Jusqu’en 1996 pour la France (et jusqu’en 2000 pour les autres États membres de l’Union européenne), des carcasses d’animaux morts dans les exploitations entraient aussi dans la fabrication des farines animales.
Au-delà de leur incorporation dans les aliments destinés aux animaux de consommation (bétail et poissons) ou de compagnie (pet food, expression signifiant nourriture pour animaux de compagnie), les sous-produits animaux étaient également utilisés dans d’autres secteurs. Citons quelques exemples :
– Les os, la peau et les tissus conjonctifs (tels que les tendons) servaient à la production de gélatine qui était ensuite utilisée dans l'alimentation humaine (desserts, gommes, guimauves et produits préparés à base de viande), à l'alimentation animale (enrobages de vitamines, liants des aliments se présentant sous la forme de pellets, articles à mastiquer), dans le secteur pharmaceutique (capsules dures ou molles) et à des fins techniques (dans l'industrie photographique pour le couchage du papier et en tant qu'ingrédient dans les couchages d'émulsion aux halogénures d'argent, etc.).
– Les mélanges d'os et d'abats de boucherie, fondus en graisses et protéines animales, étaient ensuite utilisés dans l'alimentation humaine (friture) et animale, ainsi que dans des produits cosmétiques, pharmaceutiques et techniques.
– Les abats entraient, en tant qu'ingrédients frais et crus, dans la petfood, la préparation de produits pharmaceutiques et dans l'alimentation animale.
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Écrit par
- Alain BLOGOWSKI : adjoint au délégué interministériel aux industries agroalimentaires et à l'agro-industrie
Classification
Médias
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