- 1. Que sont les farines animales ?
- 2. Pourquoi utiliser des farines animales ?
- 3. Maladie de la « vache folle » et farines animales
- 4. L’élimination des farines animales
- 5. Des farines animales aux protéines animales transformées
- 6. Quel avenir pour les protéines animales transformées ?
- 7. Bibliographie
- 8. Sites internet
FARINES ANIMALES
Pourquoi utiliser des farines animales ?
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’agriculture européenne s’est fortement développée et intensifiée. À titre d’illustration, alors qu’en France la production annuelle de lait par vache était, en moyenne, de moins de 2 500 litres en 1960, elle est désormais de 6 700 litres (8 200 litres au Royaume-Uni). Dans le même temps, les élevages de porcs et de volailles se sont multipliés, tant en France que dans les autres États membres de l’Union européenne, la production de ces viandes blanches étant multipliée par deux, voire par trois, en quelques décennies.
Une forte croissance de la demande d’aliments du bétail
La croissance rapide des cheptels et des performances des animaux a entraîné une augmentation parallèle de la demande, tant quantitative que qualitative, en aliments du bétail. Ainsi, pour les bovins, même si les aliments principaux demeurent, en volume, les fourrages (herbe pâturée, ensilage de maïs, foin de luzerne…), les éleveurs complètent cette alimentation avec des aliments concentrés pour tirer au mieux parti du potentiel génétique des animaux. Ces suppléments d’aliments apportent l’énergie (avec des céréales, des pulpes de betteraves…), les protéines (comme le tourteau de soja, de colza ou de tournesol, le pois…), les minéraux (calcium, zinc…) et les vitamines dont les animaux ont besoin.
Si la France dispose de quantités très importantes de céréales, il n'en est pas de même pour les matières riches en protéines (M.R.P.) pour lesquelles elle est, comme l'Union européenne, largement déficitaire. On estime en effet à plus de 40 millions de tonnes la quantité de matières premières riches en protéines végétales ( essentiellement des farines de soja) importées chaque année (principalement du Brésil, de l'Argentine et des États-Unis) dans l’Union européenne, soit 70 p. 100 de sa consommation. Pour la France, le taux de déficit, bien que plus faible, est encore de l’ordre de 50 p. 100.
Afin de pouvoir satisfaire les besoins croissants de l’élevage (volailles, bovins, porcs, pisciculture) en M.R.P., les industriels de l'alimentation du bétail ont toujours recherché des matières premières qui peuvent apporter à la fois des niveaux élevés d'énergie et de fortes concentrations en protéines. Cette dernière qualité n’étant satisfaite ni par les céréales, ni par les protéagineux (pois protéagineux, féverole, lupin) ou les graines de légumineuses, les exploitants se sont tournés vers les issues de meunerie (sons, farines…), les produits d'amidonnerie et de sucrerie (amidon, mélasse, pulpes), les sous-produits des industries de fermentation (drêches de brasserie, marc de pomme…) ou les tourteaux de colza et de tournesol. Les taux de protéines de toutes ces matières premières sont néanmoins très nettement inférieurs (de l’ordre de 27 p. 100 pour les tourteaux de tournesol et de 34 p. 100 pour ceux de colza) à ceux que l’on peut trouver dans les tourteaux de soja (contenant 45 p.100 de protéines) ou les farines de poisson (jusqu’à 72 p. 100 de protéines).
Confrontés au faible taux de protéines dans les matières premières disponibles en Europe, à la forte dépendance de nos élevages aux importations de soja sud-américain, au développement des organismes génétiquement modifiés (O.G.M.) et à l’augmentation du coût des farines de poisson (désormais massivement utilisées en aquaculture), les fabricants d’aliments pour animaux ont donc eu de plus en plus recours à l’incorporation de farines animales. Ces dernières présentent des taux de protéines compris entre 50 et 60 p. 100, voire plus selon leur origine, un meilleur équilibre en acides aminés indispensables que les protéines végétales et des apports importants en méthionine et lysine, acides aminés non synthétisés par l’organisme et qui jouent un rôle clé dans la croissance[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Alain BLOGOWSKI : adjoint au délégué interministériel aux industries agroalimentaires et à l'agro-industrie
Classification
Médias
Autres références
-
INTERDICTION DES FARINES D'ORIGINE ANIMALE
- Écrit par Gabriel GACHELIN
- 309 mots
Le 14 novembre 2000, le gouvernement français interdit l'utilisation de farines animales dans l'alimentation de toutes les espèces animales. Cette décision est étendue à toute l'Europe le 4 décembre 2000.
Ces interdictions étaient la dernière étape d'un processus mis en œuvre...
-
ENCÉPHALOPATHIES SPONGIFORMES
- Écrit par Dominique DORMONT
- 6 597 mots
- 3 médias
L'épidémie d'ESB est liée à l'utilisation de farines de complémentation alimentaire d'origine animale (moutons et bovins) dans l'alimentation des vaches laitières. En effet, les procédés de fabrication de ces compléments ont été modifiés au début des années 1980 : l'absence de réelle étape d'inactivation... -
PRINCIPE DE PRÉCAUTION
- Écrit par Pierre LASCOUMES
- 2 227 mots
...Grande-Bretagne dès novembre 1985, des mesures avaient été prises pour contrôler l'alimentation des animaux et limiter la consommation de bœuf par l'homme. Au contraire, les autorités britanniques ont attendu d'avoir la preuve scientifique, en juillet 1988, du rôle des farines contaminées dans l'origine de...