- 1. Que sont les farines animales ?
- 2. Pourquoi utiliser des farines animales ?
- 3. Maladie de la « vache folle » et farines animales
- 4. L’élimination des farines animales
- 5. Des farines animales aux protéines animales transformées
- 6. Quel avenir pour les protéines animales transformées ?
- 7. Bibliographie
- 8. Sites internet
FARINES ANIMALES
Maladie de la « vache folle » et farines animales
La maladie de la « vache folle » (ou E.S.B.) est incurable chez les bovins. Les premiers cas ont été officiellement rapportés en 1986 au Royaume-Uni. Cette maladie s'est ensuite déclarée en France (premier cas détecté en février 1991) et dans plusieurs pays de l'Union européenne, allant même jusqu'au Japon. Cette épizootie (épidémie pour les animaux) bovine est aussi associée à une maladie humaine : la maladie de Creutzfeldt-Jakob (M.C.J.) ou plus exactement une variante apparue en 1996, la vM.C.J. Les experts ont émis l'hypothèse que cette variante pouvait être la conséquence de la transmission de l'E.S.B. à l'homme, par la voie alimentaire.
Si l’on ne sait pas réellement comment est apparu l'agent pathogène de l'E.S.B., un consensus existe néanmoins parmi les scientifiques sur le fait qu’il s’agit d’une molécule, le prion pathologique, dont l'accumulation dans l’organisme est responsable de la dégénérescence des tissus nerveux centraux.
Bien que le lien de causalité entre l'incorporation de farines animales dans les aliments du bétail et la propagation rapide de la maladie soit aujourd’hui largement établi, deux hypothèses sur l’origine du prion restent débattues. La première suggère que la maladie provient d'une contamination entre espèces, à partir d'une maladie proche qu’est la tremblante du mouton. Si la possibilité de transmission interspécifique de la tremblante a bien été prouvée expérimentalement, les troubles cliniques associés à la maladie diffèrent cependant très sensiblement de ceux de l’E.S.B. La seconde hypothèse pose que la maladie est endémique à l'espèce bovine et qu’elle s’est amplifiée au milieu des années 1980 à la suite d’une modification du processus de fabrication des farines (abaissement des températures de stérilisation et suppression de l'étape d'extraction des graisses par solvants). Cette nouvelle procédure n’était pas suffisante pour détruire l'agent de la maladie qui est extrêmement résistant.
Pour éviter la contamination des animaux, la France a donc pris, dès 1990, une série de mesures visant à sécuriser l'alimentation des animaux d'élevage. La première mesure interdisait l'emploi de farines animales pour les bovins. Cette interdiction s'est ensuite étendue, en décembre 1994, à l'alimentation des autres ruminants (caprins, ovins…) pour enfin toucher, en novembre 2000, tous les animaux de consommation. Ces précautions relatives à la sécurité de l'élevage furent doublées de mesures concernant directement les consommateurs. D'une part, tous les matériels à risque spécifiés (M.R.S.), c’est-à-dire les produits qui pouvaient être porteurs de l'agent infectieux, ont été retirés de la consommation. D'autre part, la vigilance sanitaire s’est intensifiée, notamment par le renforcement de la surveillance et la généralisation du dépistage des animaux, tout au long de leur vie.
Rappelons que le prion, agent pathogène responsable des encéphalopathies spongiformes transmissibles (E.S.T.), est une forme anormalement repliée de la protéine PrP-c présente uniquement chez les mammifères. Tous les mammifères sont donc susceptibles de développer une E.S.T., dont la forme diffère selon l'espèce (la tremblante pour le mouton, l'E.S.B. pour les bovins, les différentes formes de Creutzfeldt-Jakob chez l'homme). Pour cette raison, il n’y a jamais eu de remise en question de l'exclusion des ruminants (bovins, ovins, caprins) dans la réintroduction des farines animales. Le poisson et la volaille ne sont pas sujets aux E.S.T. Seul le porc est un cas à part. En laboratoire, en injectant des grandes quantités de prions dans le système nerveux de cet animal, une forme d'E.S.T. se développe, mais aucun cas de porc[...]
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Écrit par
- Alain BLOGOWSKI : adjoint au délégué interministériel aux industries agroalimentaires et à l'agro-industrie
Classification
Médias
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