FÉDÉRATION DE 1790
La Fédération de 1790 est la conséquence de la formation en France des municipalités et des gardes nationales au moment de la Grande Peur. Dans les villages et les villes se forment en juillet 1789 des gouvernements particuliers qui se substituent aux anciennes autorités. Dans le Dauphiné, plusieurs représentants de communes réunis à Étoile près de Valence, le 28 novembre 1789, « fraternisent » et jurent « de rester à jamais unis, de protéger la circulation des subsistances et de soutenir les lois émanées de l'Assemblée constituante ». C'est le premier cas connu de fédération. D'autres suivent, à Pontivy notamment, en février 1790, puis à Lyon, Strasbourg et Lille. Ces exemples sont imités dans la plupart des provinces, et les provinces elles-mêmes se fédèrent entre elles. Enfin toutes les fédérations locales décident de se fondre en une fédération nationale à Paris, le 14 juillet 1790. La cérémonie a lieu au Champ-de-Mars, transformé par le travail de toute la population parisienne en un colossal amphithéâtre. Quatorze mille délégués venus de la province assistent en armes, ainsi qu'un nombre élevé de Parisiens, à une messe célébrée par l'évêque d'Autun Talleyrand qu'aide l'abbé Louis. La Fayette prête ensuite au nom de toutes les gardes nationales le serment d'être à jamais fidèle « à la nation, à la loi et au roi » et de maintenir la constitution décrétée par l'Assemblée nationale. Le roi prête à son tour serment de maintenir la Constitution.
La journée est sans lendemain sur le plan politique. Déjà des rassemblements d'aristocrates se produisent, notamment au camp de Jalès dans le Vivarais ; des mutineries militaires éclatent à Nancy en août et la guerre religieuse s'annonce avec la Constitution civile du clergé. Mais la fête de la Fédération n'en consacre pas moins l'unité territoriale de la France et la disparition des anciennes provinces au profit de la nation.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jean TULARD : professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne
Classification
Autres références
-
RÉVOLUTION FRANÇAISE
- Écrit par Jean-Clément MARTIN et Marc THIVOLET
- 29 554 mots
- 3 médias
...juillet 1790, accentuant la laïcisation du pays. La loi fait dépendre les clercs de l'État : ils sont élus et doivent prêter un serment à la Constitution. Ces antagonismes composent l'arrière-fond de la fête de la Fédération, célébrée sur le Champ-de-Mars le 14 juillet 1790, qui unit, théoriquement,...