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ÉBOUÉ FÉLIX (1884-1944)

Descendant d'esclaves africains affranchis, Félix Éboué dont le père fut chercheur d'or en Guyane bénéficie d'une bourse pour poursuivre ses études secondaires à Bordeaux puis, à Paris, mène de front des études de droit et celles de l'École coloniale. Pour son premier poste il est nommé en Oubangui en 1908. Ses vingt années de service en Afrique-Équatoriale française lui permettent de donner sa mesure et de révéler ses qualités d'administrateur.

Nommé en 1933 secrétaire général à la Martinique — où, en deux ans, il réussit à redresser la situation économique — puis au Soudan français, et enfin élevé au rang de gouverneur à la Guadeloupe en 1936, il met en pratique son esprit de conciliation dans un contexte social troublé. Devant la menace d'un futur conflit, il est nommé en 1938 gouverneur du Tchad, avec mission d'assurer la protection de la voie stratégique vers le Congo ; il fait construire les routes qui devaient permettre en janvier 1943 à la colonne Leclerc de remonter rapidement à travers le Tibesti vers l'Afrique du Nord. Dès le 18 juin 1940, Éboué se déclare partisan de De Gaulle et, le 26 août, proclame le ralliement officiel du Tchad, donnant ainsi « le signal de redressement de l'empire tout entier ». Le 15 octobre il reçoit De Gaulle à Fort-Lamy, qui va le nommer, le 12 novembre, gouverneur général de l'Afrique-Équatoriale française (A.-É.F.).

Résidant à Brazzaville, il organise une armée de 40 000 hommes et accélère la production de guerre ; il peut enfin appliquer la politique indigène qu'il a eu le temps de mûrir au cours de sa longue carrière. À l'exemple de Lyautey, il souhaite que l'indigène puisse conserver ses traditions et pense que l'appui des chefs coutumiers est indispensable. Il combat pour l'insertion de la bourgeoisie indigène dans la gestion locale. La conférence des hauts dirigeants administratifs des territoires africains tenue à Brazzaville en 1944 retient la thèse d'Éboué sur l'assimilation, mais il ne verra pas la réalisation des projets que lui inspiraient son origine, sa culture et son appartenance à la S.F.I.O.

— Françoise BARRY

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Écrit par

  • : cheffe du Centre d'études et de documentation sur l'URSS, la Chine et l'Europe de l'Est

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  • CENTRAFRICAINE RÉPUBLIQUE

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    ...culturales primitives et la culture sur brûlis affaiblissent les sols plus rapidement que par le passé. À partir de 1924, sous l'impulsion de Félix Éboué, la culture cotonnière se répand, culture extensive, pratiquée selon l'expérience qu'en avaient les sociétés cotonnières belges du Congo, c'est-à-dire...