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PLATTER FÉLIX (1536-1614)

Félix Platter est un médecin et botaniste suisse, né à Bâle le 28 octobre 1536. Son père, Thomas Platter le Vieux, est un intellectuel autodidacte, montagnard promis à la ferme, ayant appris le grec le latin et l'hébreu, en particulier à Sélestat, alors haut lieu de l'humanisme européen, avant de devenir correcteur d'imprimerie à Bâle. Il semble que son imprimerie ait produit l'Institution de la religion chrétienne de Calvin en 1536. Il envoie son fils étudier la médecine à Montpellier. Félix Platter revient à Bâle en 1557 et devient médecin de la ville en 1571. Sur le plan médical, on lui doit d'importantes études sur la physiologie de l'œil, le rôle de la rétine et sur les maladies de cet organe. Dans un domaine médical totalement différent, il avance l'idée que les maladies mentales n'ont pas de causes divines ou surnaturelles mais sont au contraire des maladies à considérer comme toutes les autres. Il en propose donc une classification fondée sur les symptômes manifestés. Son activité de collectionneur, souvent mentionnée, n'est pas vraiment originale pour l'époque, à cela près que, comme botaniste, il sèche les plantes puis les classe en herbier, au contraire de la pratique qui voulait que la peinture ou le dessin remplace l'échantillon. Son herbier, admiré par Montaigne, est conservé à l'université de Berne et semble avoir été l'un des premiers réalisés en Europe, en tous cas parmi les plus anciens conservés.

À côté de ses activités scientifiques, Platter voyage en Europe et retourne deux fois à Montpellier avec son demi-frère Thomas Platter le Jeune. Ils en ramènent des carnets de notes consacrés aux paysages, aux villes, aux pratiques agricoles, aux mœurs des pays traversés. Ces notes rassemblées ont été publiées tardivement (ainsi que de nombreuses notes médicales restées inédites) au début du xixe siècle, en 1842 dans le cas des notes de voyage. Il en est de même de ses Mémoires, terminées en 1606, mais publiées dans leur intégralité seulement presque deux siècles plus tard. On a souvent parlé à leur propos de tourisme culturel. Il s'agit plutôt d'un regard aigu et curieux porté sur les choses et les gens, tout à fait dans l'air de son temps, et qui, du fait sans doute de publications tardives, n'a pas encore été assez étudié.

Félix Platter meurt le 28 juillet 1614 à Bâle.

— Gabriel GACHELIN

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Écrit par

  • : chercheur en histoire des sciences, université Paris VII-Denis-Diderot, ancien chef de service à l'Institut Pasteur

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