SANCHEZ FELIX (1977- )
Athlète dominicain né le 30 août 1977 à New York (États-Unis). Le 26 août 2004 à Athènes, à l'issue du 400 mètres haies qu'il vient de remporter en 47,63 s, devant le Jamaïquain Danny McFarlane (48,11 s) et le Français Naman Keita (48,26 s), Felix Sanchez peut enfin se débarrasser d'un bracelet rouge qui lui avait été offert lors de la cérémonie de clôture des jeux Olympiques de Sydney en 2000 : superstitieux comme de nombreux sportifs, il le portait toujours en course depuis lors – pour ne jamais oublier qu'il avait été éliminé en demi-finale en Australie, ce qui l'avait profondément déçu – et s'était promis de ne l'ôter qu'une fois couronné champion olympique. Voilà qui était chose faite, et il devenait donc le premier représentant de la république Dominicaine à obtenir une médaille d'or aux jeux Olympiques.
S'il revendique sa nationalité dominicaine et en est fier, Felix Sanchez grandit à San Diego, en Californie, et étudie et s'entraîne à la célèbre U.C.L.A. (University of California at Los Angeles). Après avoir travaillé avec Bob Kersee et refusé de rejoindre le H.S.I. de John Smith, Felix Sanchez se prépare, à partir de 2001, avec un entraîneur discret et rigoureux, le Britannique Avondale Mainwaring, qui n'est pas un partisan de la musculation à outrance, méthode qui semble pourtant devenue la norme pour les sprinters – avec certaines dérives liées au dopage –, mais qui ne saurait convenir à un athlète fin et au gabarit somme toute « ordinaire » (1,78 m, 73 kg).
Après sa déconvenue olympique de Sydney, Felix Sanchez va exercer une totale domination sur le 400 mètres haies durant plusieurs années : de juillet 2001 aux Jeux d'Athènes en 2004, il enchaîne quarante-deux victoires successives. Il obtient son premier grand titre en 2001 : à Edmonton, il devient champion du monde (47,49 s), devant l'Italien Fabrizio Mori (47,54 s) et le Japonais Dai Tamesue (47,89 s). Vainqueur de tous les meetings de la Golden League en 2002, il partage le million de dollars réservé aux athlètes qui réussissent cette performance avec le Marocain Hicham El Guerrouj, l'Américaine Marion Jones et la Mexicaine Ana Guevara. Le 29 août 2003, à l'occasion des Championnats du monde à Paris-Saint-Denis, Felix Sanchez enchante le Stade de France : il remporte le 400 mètres haies en 47,25 s, laissant ses suivants, l'Américain Joey Woody (48,18 s) et le Grec Periklis Iakovakis (48,24 s), à plus de 10 mètres. En 2004 vient donc la consécration olympique. Pourtant, il semblait moins souverain que les saisons précédentes, puisque le meilleur temps des engagés était la propriété de l'Américain James Carter (47,57 s). Mais, en finale, ce dernier tente de partir aussi rapidement que Felix Sanchez, se désunit dans la fin de course et ne prend que la quatrième place. La série victorieuse de Felix Sanchez s'interrompt juste après les Jeux : il est battu, le 3 septembre, au meeting de Bruxelles.
Felix Sanchez connaît alors plusieurs années difficiles. Contrarié par des blessures, il ne parvient pas à retrouver son meilleur niveau. Néanmoins, en 2007, lors des Championnats du monde, il obtient la médaille d’argent (48,01 s), derrière l’Américain Kerron Clement (47,61 s). Il se hisse encore en finale des Championnats du monde en 2009 et en 2011, mais il semble alors bien loin des meilleurs et de sa forme d’antan.
Pourtant, aux jeux Olympiques de Londres, en 2012, Felix Sanchez cause la surprise. À l’issue d’une course parfaitement construite, il remporte de nouveau la médaille d’or (47,63 s), devant l’Américain Michael Tinsley et le favori, Javier Culson (Porto Rico). Durant la course, il a avalé les obstacles avec la photo de sa grand-mère décédée sous son maillot ; sur le podium, il fond en larmes alors que le drapeau de la république[...]
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Écrit par
- Pierre LAGRUE : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs
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