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VICQ D'AZYR FÉLIX (1748-1794)

Après des études de sciences et de médecine entreprises en 1765, Félix Vicq d'Azyr enseigne dès 1773 l'anatomie comparée, supplée A. Petit dans l'enseignement de cette discipline au Jardin des Plantes. Daubenton, dont il épouse la nièce, encourage ses travaux ; Vicq d'Azyr entre en 1774 à l'Académie des sciences à laquelle il adressera de nombreux mémoires. En 1775, il est chargé d'étudier l'épizootie qui frappe les provinces du Midi. L'année suivante, il fonde la Société royale de médecine qui se fixe pour but l'étude des maladies épidémiques ; élu secrétaire perpétuel de cette compagnie (il en sera le seul), il en étend les recherches à l'hygiène publique, la topographie médicale, etc. En 1776, il est chargé par un arrêt du Conseil d'État de « tenir une correspondance avec les médecins de province pour tout ce qui peut être relatif aux épidémies et épizooties » ; jusqu'à sa mort il recevra les réponses à ses questionnaires, et rassemblera des rapports sur les maladies régnantes, les observations météorologiques et climatiques... (Le dépouillement sur ordinateur de ces dossiers, conservés à l'Académie de médecine a occupé notamment la VIe section de l'École pratique des hautes études.) Il est chargé de prononcer l'éloge des sociétaires défunts, et la qualité de ses écrits lui vaut d'être élu en 1788 au fauteuil de Buffon à l'Académie française. En 1789, il est nommé premier médecin de la reine Marie-Antoinette et médecin consultant de Louis XVI.

Bien que chargé par la Constituante de rédiger un Nouveau Plan de constitution pour la médecine de France (1790) et de procurer du salpêtre aux armées de la République (1792), il craint pour sa vie (surtout après le suicide de Condorcet et la mort de Lavoisier) et se croit obligé d'assister au côté de Robespierre à la fête de l'Être suprême en 1794 : il y contracte une pneumonie et meurt peu après.

Ses travaux personnels ont porté, d'une part, sur l'anatomie (particulièrement celle du cerveau dont il distingue les régions frontale, pariétale et occipitale) : Traité d'anatomie et de physiologie (1786), Système anatomique des quadrupèdes (1792), Système anatomique des mammifères et des oiseaux (éd. 1819) ; d'autre part, sur les épidémies comme le Nouveau Plan de conduite pour détruire la maladie épizootique (1776). À la fin du xviiie siècle, l'anatomie, sous l'impulsion de Daubenton et surtout de Vicq d'Azyr, entre dans sa phase comparative. « Celui qui peut s'élever à la connaissance des animaux, dit Vicq d'Azyr, doit considérer avec soin et comparer ensemble deux espèces d'organes, dont les uns sont placés à la surface et les autres dans les grandes cavités [...] Ces organes se correspondent ; ils forment, en quelque sorte, les deux extrémités du système animal ; et les uns ne peuvent éprouver de grands changements ni de grandes variétés sans que les autres y participent » (Premier Discours sur l'anatomie, 1786). Ainsi, il note qu'une mâchoire de carnivore correspond toujours à un intestin plus court que celui des herbivores, et souligne le principe de corrélation entre les organes. En outre, comme Daubenton, la conformité qu'il découvre entre la structure des organes et le genre de vie des animaux le fait penser à une adaptation au milieu. Enfin, il reconnaît, après Daubenton, l'idée d'une unité de plan de composition pour l'ensemble des êtres vivants.

— Jacqueline BROSSOLLET

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    ...un espoir raisonnable d'endiguer au moins quelques-unes des « maladies sociales ». L'obstacle majeur subsistait cependant, l'insuffisance des finances. On s'en tira en recourant à l'Académie royale de chirurgie, devenue, par l'efficacité de son fondateur Vicq d'Azyr, une espèce d'organisme paragouvernemental...