FER Minerais de fer
Le commerce international
Dans le passé, les distances avaient divisé le monde en marchés individuels des minerais de fer. À partir du milieu du xxe siècle on a assisté à l'approvisionnement des grandes sidérurgies par des minerais ayant accompli des trajets maritimes très longs, produits avec d'importantes économies d'échelle dans des mines de grande envergure situées notamment au Brésil et en Australie. À côté de l'ancien haut fourneau érigé à proximité des minerais, on a vu apparaître des sidérurgies côtières (Japon, Italie, France) alimentées en minerais d'outre-mer. Alors que, jusqu'en 1940, 10 p. 100 seulement de la production mondiale était transportée à courte distance sur mer, en 1982, environ 270 millions de tonnes de minerais de fer sur les 800 produites ont été ainsi transportées, et 455 sur 940 en 2000. Les minerais sont convoyés par des navires de grande capacité, les minéraliers, pouvant également transporter du charbon et même du pétrole brut. Ce transport est relativement bon marché.
Si l'exploitation du minerai de fer a presque disparu en Europe occidentale (à l'exception de la Suède), l'industrie sidérurgique aux États-Unis et en Chine continu de consommer la quasi-totalité de la production nationale.
Le prix de cession des minerais de fer est composé d'une partie technique, où figurent prix de revient et remboursement du capital, et d'une partie de politique économique. Celle-ci dépend du marché de l'offre et de la demande mais, dans les pays d'économie libre, aboutit obligatoirement à un bénéfice. À l'opposé, l'utilisateur définit pour chaque minerai une valeur d'usage qui permet de fixer le gain à escompter de l'utilisation d'un minerai donné dans son installation sidérurgique. Tous les éléments de la fabrication de l'acier contribuent à cette valeur d'usage pour autant qu'il subsiste des facteurs hérités du minerai.
Les prix des minerais de fer sont donnés essentiellement de deux manières : FOB (free on board) : minerai livré sur le bateau au port de départ ; CIF (cost, insurance, freight) : minerai rendu au port de destination, le vendeur prenant à sa charge le fret et l'assurance maritime.
On donne aussi, mais beaucoup moins fréquemment, le prix livré usine. Les prix, pratiqués en dehors des facteurs techniques précédents, dépendent de la nature chimique et physique du lot. Pour s'affranchir de la teneur en fer, ces prix sont toujours ramenés au point de fer, c'est-à-dire à 1 p. 100 de teneur en fer.
Le minerai de fer est commercialisé sous plusieurs formes : les morceaux, blocs rocheux, de plus de 40 mm environ (lumps ou calibrés), les fines (0-10 mm) pour agglomération sur grille (ou sinter-feed), les boulettes (10-20 mm) ou pellets, fabriquées à partir de minerais très fins (moins de 100 μm). Le cours de ces produits a considérablement varié depuis la fin du xxe siècle. La stagnation des ventes de minerais de fer sur le marché mondial explique que, après des hausses de prix de l'ordre de 16 p. 100 en 1990 et de 8 p. 100 en 1991, on assiste à une baisse en 1992 et en 1993 (14-15 p. 100), suivie de dix années environ de relative stabilité. Ce n'est qu'au cours de 2003 que les prix repartent à la hausse, pour atteindre une augmentation de plus de 71 p. 100 en 2005 (cf. figure, exemple du Brésil).
Cette hausse brutale des prix est liée à la fois à une accélération de la demande en minerais de fer de la part, de la Chine en particulier, et de la position de monopole des groupes miniers sur le marché, entraînant une position de dépendance de plusieurs grands pôles de la sidérurgie vis-à-vis des pôles de producteurs de minerais de fer.
La production mondiale de minerais de fer atteint une valeur de l'ordre de 1 300 millions de tonnes en 2004 (plus de 1,5 million[...]
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Écrit par
- Louis BUBENICEK : chef du département Études à la direction des mines de la Société nationale Elf Aquitaine-Production (S.N.E.A.-P.)
- Éric HESS : responsable de département fonte à Arcelor, Maizières-Lès-Metz
- Richard PAZDEJ : ingénieur géologue, chef du service matières premières à l'Institut de recherche de la sidérurgie
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Médias
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