FOCH FERDINAND (1851-1929) maréchal de France
Né à Tarbes, il fait de solides études au collège des jésuites de Saint-Étienne puis de Metz. Il entre ensuite à l'École polytechnique d'où il sortira en 1873 dans l'artillerie. Foch est admis à l'École supérieure de guerre en 1885. En 1893, il est au 3e bureau de l'état-major, puis devient professeur d'histoire militaire et de tactique générale à l'École de guerre. Son enseignement met en relief ce qu'il appelle « l'idée tactique maîtresse », car pour lui la volonté de vaincre est inséparable de l'esprit d'offensive : « On se bat pour vaincre et la puissance du feu est prépondérante. » Il publie deux ouvrages : Principes de la guerre (1903) et Conduite de la guerre (1904). Il lui faudra cependant attendre l'âge de cinquante-cinq ans pour être promu général de brigade ; un an plus tard, il revient à l'École de guerre pour en prendre le commandement. C'est l'occasion pour lui de généraliser ses conceptions qui marqueront de leur empreinte des générations d'officiers.
Le déclenchement de la Première Guerre mondiale le trouve à la tête du 20e corps d'armée qu'il mène au combat dans la bataille des Frontières (août 1914). Au début de septembre, il commande la IXe armée qui, sous son impulsion, s'illustre à Mondement, à Fère-Champenoise et aux marais de Saint-Gond et contribue à la victoire de la Marne. À partir d'octobre 1914, il est adjoint au général Joffre, commandant en chef, et coordonne l'action des troupes belges, britanniques et françaises dans les opérations de la Course à la mer. Son aptitude à comprendre les buts parfois différents des Alliés, sa science militaire et ses dons naturels lui valent, là, des amitiés qui lui seront précieuses plus tard. En 1915, Foch est commandant du groupe d'armées du Nord lors des offensives d'Artois. La doctrine officielle, à l'époque, est de chercher à pratiquer une percée étroite sur toute la profondeur du dispositif ennemi. Ces offensives échouent et les pertes sont énormes. En 1916, Foch parvient à persuader le haut commandement qu'« une offensive n'est pas une attaque d'infanterie à préparer par l'artillerie, mais une attaque d'artillerie à exploiter par l'infanterie, sur des fronts aussi larges que possible ». Les offensives de la bataille de la Somme, conçues sur ces bases mais avec des moyens insuffisants en raison des exigences du front de Verdun, n'aboutissent qu'à un succès tactique partiel : retrait des Allemands sur la ligne Hindenburg et relâchement de la pression sur Verdun. Sacrifié au mécontentement des sphères politiques, Foch ne revient au premier plan qu'après l'échec sanglant de l'offensive Nivelle et les troubles de 1917. Tandis que Pétain se voit confier le commandement en chef, Foch est nommé chef d'état-major général, c'est-à-dire conseiller technique du gouvernement, et participe, à ce titre, aux réunions interministérielles et aux conférences interalliées en France et à l'étranger. La disparition du front russe laissant prévoir pour 1918 de puissantes attaques allemandes, les Alliés tentent de coordonner leurs efforts et adoptent le plan d'action du général Foch, président des représentants militaires permanents. Mais les intérêts des Alliés sont encore trop divergents et il faudra la menace de dislocation du front franco-britannique sous la poussée allemande du printemps de 1918 pour que, le 26 mars, l'accord se fasse sur un commandement unique pour le front occidental et sur la personne du général Foch. Avec sa maîtrise coutumière, le généralissime galvanise la résistance aux offensives allemandes du printemps et de l'été de 1918. S'appuyant sur la supériorité alliée dans tous les domaines, qui résulte, entre autres, de l'apport des États-Unis, il déclenche l'offensive qui, à l'issue d'une manœuvre admirablement conçue, aboutit à la capitulation en rase campagne de l'armée allemande et à l'armistice du 11 novembre 1918.[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- André DAUBARD : colonel
Classification
Médias
Autres références
-
ARMÉE - Doctrines et tactiques
- Écrit par Jean DELMAS
- 8 017 mots
- 3 médias
Par contre, Foch s'est attaché à les réduire à trois principes fondamentaux, qui, par leur abstraction même, peuvent s'appliquer à toutes les stratégies : économie des forces, liberté d'action, sûreté. L'économie des forces, « c'est l'art de peser successivement sur les résistances que l'on rencontre,... -
DIAZ ARMANDO (1861-1928)
- Écrit par Paul GUICHONNET
- 702 mots
Colonel d'infanterie en 1910, Diaz prend part à la guerre de Libye, où il est blessé. Il devient secrétaire du général Pollio, chef de l'état-major général ; à la mort de ce dernier, il collabore avec le nouveau généralissime, Cadorna, pour préparer la mobilisation de l'armée italienne. Lors...
-
GUERRE MONDIALE (PREMIÈRE)
- Écrit par Marc FERRO
- 12 473 mots
- 51 médias
...(février 1916) et de Vaux (juin 1916). Surpris par l'importance de l'attaque, Joffre en comprit les mobiles ; se gardant de démunir le front de la Somme, où Foch préparait l'offensive « décisive », il donna pour instructions à Pétain et aux défenseurs de Verdun de « tenir » avec le minimum d'hommes et d'artillerie.... -
MARNE SECONDE BATAILLE DE LA (15-18 juill. 1918)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 262 mots
- 1 média
C'est la dernière grande offensive allemande de la Première Guerre mondiale. Fort du succès des quatre vastes offensives qu'il a menées en France de mars à juin 1918, le chef du commandement suprême allemand, le général Ludendorff, en lance une nouvelle, mais cette fois destinée à faire diversion,...