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LALOUE FERDINAND (1794-1850)

Pendant la seconde Restauration, La Quotidienne, qui avait été sous la Révolution une feuille antirépublicaine, reparaît. C'est la gazette des ultras. Ferdinand Laloue, jeune rédacteur, y publie un mimodrame, La Bataille de Bouvines ou la Roche des tombeaux, que représente le Cirque olympique en novembre 1821. Dès lors, la production de cet auteur ne s'arrête plus. De nombreux vaudevilles et mimodrames, signés de lui, sont mis en scène. En 1826, le Cirque olympique est en partie détruit par le feu. Les Franconi, directeurs, font appel pour la reconstruction à des souscripteurs. Laloue souscrit un des premiers. Le voilà nommé administrateur, puis adjoint d'Adolphe Franconi et responsable de la direction théâtrale. Il engage sans compter artistes et figurants, apporte tous ses soins à la mise en scène et n'épargne rien pour donner aux représentations un lustre éblouissant : décors splendides, costumes brillants, Laloue veut à n'importe quel prix faire du sensationnel et du spectaculaire. Mais le coût de telles réalisations compromet l'équilibre financier du cirque qui, en février 1830, est en faillite. Autorisé à poursuivre son activité, Laloue conserve sa manie de la décoration outrancière, ce qui conduit une seconde fois l'exploitation à sa perte : en 1836, la direction dépose son bilan. Louis Dejean succède alors aux Franconi et fait de Laloue son directeur de scène. Il essaye bien de contrôler ses dépenses, mais n'y parvient pas. Laloue récidive. Il invente des machineries mirobolantes. Ainsi l'on voit une cascade se transformer en torrent de lave brûlante, un train rouler sur la scène, puis exploser. Cela enchante le public. En 1844, Laloue obtient le privilège d'un hippodrome. Il quitte alors le cirque et, dans son établissement, donne libre cours à ses goûts dispendieux ; ce qui le conduit immanquablement, après cinq années, à la liquidation judiciaire. Gageons, si sa mort n'était point survenue alors, qu'il aurait persévéré dans la même voie. Avec la richesse des décors, les jeux de machines et le fantastique déploiement de figuration, Ferdinand Laloue est le véritable précurseur du music-hall à grand spectacle d'aujourd'hui.

— Jean BAUDEZ

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    En 1845, Ferdinand Laloue, ex-codirecteur du Cirque olympique, auteur dramatique, fournisseur depuis vingt ans de tous les mélodrames, féeries, pantomimes du cirque, ouvre avec Victor Franconi, écuyer, un hippodrome à ciel ouvert, construit en bois et de forme ovale, à la barrière de l'Étoile. Le privilège...