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PELLOUTIER FERNAND (1867-1901)

Fils d'un fonctionnaire des postes, Pelloutier est né à Paris. Il fait ses études au petit séminaire de Guérande puis au collège de Saint-Nazaire. Ayant échoué au baccalauréat, il se consacre au journalisme et collabore à un journal local, La Démocratie de l'Ouest, où il rencontre Aristide Briand. Devenu rédacteur en chef en 1892, il adhère au Parti ouvrier français de Guesde et contribue à la fondation de la Bourse du travail de Saint-Nazaire. Délégué au congrès de la Fédération des travailleurs socialistes de l'Ouest, à Tours, il défend la thèse de la grève générale, en laquelle il voit le moyen privilégié pour abattre la société capitaliste, dans la mesure où elle permet l'auto-affirmation de la classe ouvrière tout en limitant les risques d'aliénation des individus. L'hostilité des guesdistes envers la grève générale entraîne la rupture de Pelloutier avec le P.O.F.

Arrivé à Paris en 1893, il se rallie au socialisme libertaire. Élu secrétaire adjoint de la Fédération des Bourses du travail en 1894, puis secrétaire l'année suivante, il en devient l'animateur inlassable : il crée de nouvelles bourses, fonde la revue L'Ouvrier des deux mondes (1897), publie plusieurs brochures. Il prône un syndicalisme d'action directe, qui élimine toute instance intermédiaire (c'est-à-dire essentiellement le parti) dans la lutte des classes, entre la bourgeoisie et la classe ouvrière, et qui suppose également que les prolétaires deviennent leurs propres intellectuels. Aussi est-il amené à accorder une place importante à l'éducation des travailleurs.

En 1899, les atteintes d'une tuberculose contractée dans sa jeunesse l'obligent à arrêter son activité. Cette maladie l'emportera deux ans plus tard. Homme d'action, mais surtout propagandiste, Pelloutier apparaît comme un des précurseurs du syndicalisme révolutionnaire.

— Paul CLAUDEL

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