FERTILITÉ DES SOLS
Facteurs techniques
Les facteurs naturels soumis, plus ou moins, à la maîtrise de l'homme sont donc de plus en plus nombreux et se rapportent soit au milieu écologique dans lequel la culture est placée, soit à la plante cultivée elle-même.
Milieu écologique
L'état chimique du sol est en général aisément modifiable, surtout lorsqu'il s'agit de corriger des déficiences en éléments nutritifs. Par l'emploi judicieux des engrais, on parvient à une augmentation de la fertilité si sensible que le langage courant lui a consacré le terme de fertilisation et que les substances nutritives apportées par les engrais sont qualifiées d'éléments fertilisants.
Par contre, l'agriculteur est pratiquement impuissant face à certains caractères chimiques tels que l'excès de calcaire.
Sur les caractères physiques du sol, l'homme ne peut efficacement intervenir qu'en surface et, d'une manière limitée, au niveau du proche sous-sol. Il le fait surtout en pratiquant des façons culturales destinées à améliorer ou à entretenir la structure du sol.
L'état biologique du sol est également soumis à l'influence humaine par la quantité et la nature des résidus et restitutions organiques. La matière organique du sol, notamment sa fraction humifiée, exerce des effets multiples et interdépendants aussi bien sur les propriétés chimiques et physiques que biologiques, d'où l'attention particulière que l'agriculteur doit accorder à l'état biologique de ses terres.
Enfin, par la lutte contre les mauvaises herbes, l'homme est capable de réduire ou de supprimer directement la concurrence pour la lumière subie par l'espèce cultivée, et indirectement celle pour l'eau et les substances nutritives.
Plante cultivée
L'agriculteur, par l'intermédiaire du choix de la culture, intervient de différentes manières pour modifier la fertilité du milieu géographique.
D'abord par le choix des rotations. Le rôle améliorant de la prairie temporaire sur la structure des sols a été souvent mis en évidence, de même que celui des cultures des légumineuses.
Le tableau illustre clairement les conséquences sur l'économie de la fumure minérale azotée qui résultent de la rotation suivie et des restitutions organiques effectuées ; ces résultats ont été obtenus en 1968 sur une culture d'orge de printemps soumise à des doses croissantes d'azote minéral (0,33, 67, 100 ou 133 kilogrammes par hectare) dans un dispositif expérimental mis en place en 1960.
Ensuite, en particulier pour les cultures pluri-annuelles, la fertilité dépend des modalités d'exploitation de la production. Ainsi, les potentialités des plantes fourragères diminuent lorsque les impératifs d'ordre physiologique ne sont pas respectés. Il en va de même si on ne réalise pas la protection phytosanitaire de la plante. Enfin, l'amélioration génétique fournit à l'agriculteur des variétés de plus en plus productives qui extériorisent de mieux en mieux les potentialités du milieu.
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Écrit par
- Louis GACHON : ingénieur agronome, docteur ès sciences, directeur de recherche, chef du département d'agronomie de l'Institut national de la recherche agronomique
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