FÊTE-DIEU ou FÊTE DU SAINT-SACREMENT
Fête mobile de l'Église chrétienne catholique, la Fête-Dieu ou fête du Saint-Sacrement est encore parfois appelée fête du Corpus (ou Corpus Christi, son nom catholique latin étant solemnitas Sanctissimi Corporis et Sanguinis Christi). Elle célèbre la présence réelle du Christ dans l'hostie et le vin consacrés lors de la communion eucharistique. Sa date est fixée le jeudi (ou le dimanche, dans certains pays) qui suit le dimanche de la fête de la Trinité, célébrée le premier dimanche après la Pentecôte.
La Fête-Dieu apparaît pour la première fois en 1246, lorsque Robert de Torote, évêque de Liège, l'institue dans son diocèse. Il accédait ainsi aux prières pressantes de Julienne de Cornillon (1193 env.-1258), religieuse augustine, mystique et prieure du couvent du Mont-Cornillon près de Liège, qui avait interprété une de ses visions dans le sens d'un renforcement de la dévotion à l'eucharistie.
L'expansion de la fête restera limitée jusqu'en 1261, lorsque Jacques Pantaléon, ancien archidiacre de l'évêché de Liège, accède au trône pontifical sous le nom d'Urbain IV. En 1264, celui-ci la rend obligatoire dans toute l'Église, décision confirmée par le pape Clément V lors du concile de Vienne (1311-1312). Largement acceptée au milieu du xive siècle, la Fête-Dieu devient au siècle suivant la principale fête de l'Église.
La fête du Saint-Sacrement est avant tout marquée par une procession : rois et princes y prennent part, de même que les magistrats et les membres de guildes ou de corporations. Au xve siècle, ces dernières assurent traditionnellement des représentations de miracles et de mystères à l'issue de la fête.
Conséquence du rejet par la Réforme du dogme de la transsubstantiation – à l'exception notable de l'Église anglicane, qui le maintint dans ses Trente-Neuf Articles –, la Fête-Dieu fut supprimée en pays protestants.
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