FEZZAN
Une des trois régions traditionnelles de la Libye, le Fezzan est une zone d'oasis située au sud de la Tripolitaine, climatiquement hyperaride, mais riche en eaux souterraines proches de la surface qui ont permis l'apparition et le développement d'un certain nombre d'oasis (où l'on pratique la culture irriguée des céréales et du palmier dattier) groupées en trois alignements principaux qui sont orientés est-nord-est - ouest-sud-ouest : au nord, l'alignement du ouadi Chati (Brak, Idri, Bergin), où les eaux surgissent en sou rces ; au centre, celui du ouadi el-Ajal (Sebha, Garifa) ; au sud l'alignement du Hofra avec ses puits artésiens (Mourzouk, Tragen). Au sud-ouest, à la frontière algérienne, l'oasis de Ghat est isolée.
Pendant la préhistoire, le climat plus humide permettait sans doute à des populations plus nombreuses de vivre dans les déserts (Edeyin) d'Urbari et de Mourzouk, comme en témoignent de nombreuses peintures et gravures rupestres. Mais la prospérité vint surtout des oasis lorsque celles-ci étaient soumises à une autorité pacificatrice (Rome, royaume de Kanem, Empire turc) qui permettait d'en faire des étapes sur la piste plus courte reliant le Soudan à la Méditerranée. En 1983, le président Kadhafi a lancé le projet de la Grande Rivière artificielle, consistant à pomper l'eau des nappes phréatiques du Fezzan et de l'oasis de Koufra pour l'amener vers les régions côtières de Tripolitaine et de Cyrénaïque. Le premier aqueduc, qui arrive à Benghazi, est inauguré en 1991 ; le second vers Tripoli, en 1996. Cette gigantesque entreprise de génie civil est encore en chantier. La capitale du Fezzan est Sebha (200 000 hab. au début du xxie siècle), chef-lieu de la province homonyme.
Le Fezzan fut conquis en 1941-1942 par les troupes françaises du colonel Leclerc, qui en chassèrent les Italiens, et la France l'occupa jusqu'en 1955.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jean-Marc PROST-TOURNIER : agrégé de l'Université, professeur à l'Institut de géographie du Proche et Moyen-Orient, Beyrouth
Classification
Autres références
-
GARAMANTES
- Écrit par Alfred FIERRO
- 176 mots
On ignore à peu près tout des Garamantes. Hérodote est le premier à parler d'eux : « Les Garamantes, nation fort nombreuse, font la chasse aux Troglodytes-Éthiopiens ; ils se servent pour cela de chars à quatre chevaux : les Troglodytes sont en effet les plus légers à la course de tous les peuples...
-
LIBYE
- Écrit par Encyclopædia Universalis , Nora LAFI , Olivier PLIEZ et Pierre ROSSI
- 11 727 mots
- 14 médias
...la Tripolitaine de la Cyrénaïque : le désert de Syrte, généralement considéré comme le trait d'union entre le Maghreb et le Machrek ; au sud-ouest, le Fezzan (10 % de la population), grand carrefour saharien entre Sahel et Méditerranée, qui s'organise autour de la ville de Sebha (130 000 habitants), de... -
PRÉHISTORIQUE ART
- Écrit par Laurence DENÈS , Jean-Loïc LE QUELLEC , Michel ORLIAC , Madeleine PAUL-DAVID , Michèle PIRAZZOLI-t'SERSTEVENS et Denis VIALOU
- 27 722 mots
- 11 médias
Les premières gravures rupestres sahariennes furent découvertes en 1850 à Tilizzaghen au Messak (Fezzan, Libye) par l'explorateur Heinrich Barth, alors en route vers Tombouctou. À son retour, il ne présenta que trois gravures dans le récit de son voyage, gravures qui ne soulevèrent guère d'intérêt...