FIDJI

Au cœur du Pacifique sud, à environ 3 000 kilomètres au nord-est de Sydney, la république des Fidji est formée de plus de trois cents îles, inhabitées pour un tiers d'entre elles, dispersées sur une zone économique exclusive de 1,3 million de kilomètres carrés. Quatre « grandes terres », Viti Levu et Vanua Levu principalement et Taveuni et Kadavu, à un moindre degré, composent le territoire. Colonie britannique de 1874 à 1970, année de l'indépendance, les îles Fidji furent considérées comme le fleuron de l'empire colonial anglais dans le Pacifique sud : Suva, la capitale, servait de centre administratif et politique pour l'ensemble de l'Océanie sous influence britannique ; elle accueille encore aujourd'hui l'University of the South Pacific. Pour autant, l'archipel souffre depuis 1987 d'une instabilité politique chronique qui s'est traduite par une succession de coups d'État.

Géographie

Formées de montagnes escarpées d'origine volcanique (point culminant : mont Tomanivi, 1 323 m) s'abaissant abruptement vers des plaines favorables à l'agriculture, les îles Fidji occupent une superficie de 18 333 kilomètres carrés. L'ensemble du pays bénéficie d'un climat doux (de 20 ⁰C l'hiver à 29 ⁰C l'été), parfois perturbé par le passage de cyclones tropicaux de novembre à avril. Les pluies sont importantes (3 000 mm) de mai à octobre sur l'est des grandes îles, couvert de forêts tropicales, et cessent presque dans l'ouest, facilitant, par exemple, l'exploitation de la canne à sucre. Bordé par des récifs de corail, le littoral est avant tout constitué de rochers et de quelques plages. Des mangroves trouvent place sur les côtes orientales.

À la fin des années 2000, 70 % des 837 200 habitants (recensement 2007) vivaient sur la plus grande des îles, Viti Levu (10 429 km²), Suva (85 700 habitants ; 241 400 dans l’agglomération) se trouvant sur sa côte sud-est. La nation fidjienne est cosmopolite et se répartit principalement en deux grandes communautés : les autochtones, d'origine mélanésienne (475 740 personnes en 2007), et la population d'origine indienne (313 800 personnes). L'administration coloniale britannique importa en effet d'Inde une main-d'œuvre dont les premiers éléments arrivèrent en 1879. Le but était de fournir des travailleurs réguliers aux plantations de canne à sucre et de suppléer ainsi aux carences d'une main-d'œuvre locale qui ne semblait guère attirée par ce travail. À l'expiration de leurs contrats, nombre de ces travailleurs indiens choisirent de rester sur place comme travailleurs ou fermiers indépendants, encouragés dans ce choix par l'administration britannique. Cette présence massive suscita chez les autochtones la crainte de perdre leur suprématie politique et foncière, que le colonisateur réaffirma en interdisant l'aliénation des terres claniques. Aujourd'hui, la communauté autochtone possède encore 83 % des terres, dont elle concède l'exploitation à la communauté indienne par des baux à long terme. Cette crainte servit néanmoins de prétexte à des violences politiques, qui entraînèrent le départ d'un nombre considérable d'Indo-Fidjiens, alors que leur groupe était le plus important en 1984. Des Fidjiens de toutes origines continuent de quitter le pays chaque année, privant l'économie d'une main-d'œuvre qualifiée. Les courbes de natalité des deux communautés (26,2 %0, contre 15,6 ‰ en 2003) confortent l'avantage numérique pris par la population autochtone.

Tourisme et industrie sucrière sont les composantes essentielles de l'économie fidjienne. La poursuite de l'expansion touristique, qui représente, avec 585 000 visiteurs en 2008, 25 % du PIB, est néanmoins liée à l'établissement d'une[...]