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FIÈVRE APHTEUSE

Virus de la fièvre aphteuse et prophylaxie

L'agent de la maladie est un virus à acide ribonucléique (ARN), à symétrie cubique. Sans enveloppe lipidique, sa capside est constituée de trente-deux capsomères de nature protéique. L'ARN représente 32 p. 100 et la partie protéique 68 p. 100 de la masse virale.

Le virus de la fièvre aphteuse est sensible à différents agents physiques tels que la température (55 0C) ; il se dénature à des pH inférieurs à 6 et supérieurs à 11 ; les radiations ultraviolettes lui font perdre rapidement son infectiosité.

Les techniques de purification (précipitation, ultracentrifugation), associées aux méthodes biochimiques, biophysiques et à la microscopie électronique, ont permis de déterminer son diamètre (25 nanomètres), sa masse moléculaire (6,9 millions), son coefficient de sédimentation (140 svedbergs) et sa densité (1,43). Il est toujours accompagné d'un produit de dégradation non infectieux de 7 nanomètres.

La multiplication du virus a pu être obtenue au laboratoire, d'une part chez le cobaye, le hamster, le lapin, la souris..., et d'autre part en cultures de cellules (reins de porc et de hamster) sur lesquelles il exerce un effet cytopathogène qui apparaît sous forme de « plages ». Ce phénomène permet un titrage aisé et une étude facile du cycle de réplication (6 heures à température optimale).

Par sélection ou mutagenèse chimique, on peut obtenir des mutants dont la stabilité et la réplication chez l'animal sont suffisamment réduites pour que la maladie n'apparaisse pas, mais qu'une immunisation identique à celle obtenue à la suite de l'infection naturelle s'installe.

Différentes techniques sérologiques fondées sur la fixation du complément et la neutralisation du virus par les anticorps spécifiques, ainsi que les expériences d'immunodiffusion en gélose ont permis la mise en évidence de sept types immunologiques : O, A, C (les plus répandus), SAT1, SAT2, SAT3 (territoires d'Afrique), et ASIA1 (rencontré en Asie). Le laboratoire mondial de référence a pu en outre définir 53 sous-types : 23 A, 10 O, 4 C, 7 SAT1, 3 SAT2, 4 SAT3 et 2 ASIA1.

En cas d'épizootie, l'abattage des animaux des espèces réceptives présentes dans les foyers est appliqué dès que possible. Dans les pays où la maladie sévit de façon enzootique, on procède à des vaccinations systématiques. Dans les régions indemnes, l'importation des animaux des espèces sensibles à partir des pays infectés est interdite (inspection dans les ports).

Vaccins inactivés : étant donné le nombre de types et de sous-types de virus, la vaccination n'est efficace que si l'on utilise tous les sérotypes de virus aphteux présents dans le pays. Le virus est produit en culture cellulaire puis inactivé et adjuvé (additionné d'un adjuvant de l'immunité). Des vaccins purifiés permettent actuellement de distinguer les animaux vaccinés des animaux infectés. En effet, seuls ces derniers possèdent dans leur sérum des anticorps contre des protéines non structurales, alors que les animaux vaccinés à l'aide de vaccins purifiés ne produisent que des anticorps contre les protéines structurales présentes dans le vaccin.

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Écrit par

  • : docteur ès sciences, directeur adjoint de la Station de virologie et d'immunologie de l'Institut national de la recherche agronomique (I.N.R.A.)
  • : professeur émérite, École nationale vétérinaire d'Alfort

Classification

Autres références

  • ÉPIZOOTIES

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    • 4 188 mots
    • 5 médias
    L'exemple de choix de l'excrétion massive d'un agent pathogène dans le milieu extérieur est celui de la fièvre aphteuse : ainsi, un porc atteint de fièvre aphteuse peut éliminer dans l'air, pendant la phase d'état, suffisamment de virus en une minute pour contaminer 70 000 bovins.
  • VIROSES ANIMALES

    • Écrit par
    • 2 584 mots
    La fièvre aphteuse est une maladie éruptive rarement mortelle, mais dont les conséquences économiques sont graves. Elle est provoquée par un rhinovirus. En France, la vaccination est obligatoire.