ZIKA FIÈVRE ET VIRUS
Lutte contre le virus Zika
Il n’existe aucun traitement spécifique de la fièvre Zika. L’hydroxychloroquine, utilisée pour se protéger du paludisme, semble avoir un effet protecteur. Des molécules actives contre les virus de l’hépatite C et Ebola semblent, du moins in vitro, affecter le cycle du virus. Des anticorps spécifiques du virus Zika ont également été testés. Toutefois, il n’existe pas encore de vaccin mais plusieurs sont en cours de mise au point, voire de test chez l’homme comme celui de l’Institut national de lutte contre l’allergie et les maladies infectieuses de Bethesda (États-Unis). Enfin, l’existence d’anticorps contre le virus de la dengue qui reconnaissent également le virus Zika, laisse espérer un même vaccin actif contre les deux virus.
Sur le plan médical, on sait prendre en charge le syndrome de Guillain & Barré. Mais, si une pandémie survenait aux États-Unis ou en Europe, il n’est pas certain que les équipements hospitaliers pourraient prendre en charge simultanément un grand nombre de déficiences respiratoires. La microcéphalie ne peut être prévenue ; en revanche, elle peut être diagnostiquée par échographie, examen dont la pratique devrait être systématique en zone épidémique. Un diagnostic de microcéphalie peut conduire à conseiller un avortement thérapeutique. On notera que les pays où la législation interdit l’avortement, ce qui est le cas au Brésil, pourraient avoir rapidement à faire face à un fardeau économique et social très lourd du fait d’un nombre croissant d’enfants microcéphales, présentant des niveaux variables d’ arriération mentale. Pour réduire les risques de transmission par voie sexuelle, les mêmes précautions que pour d’autres virus sexuellement transmissibles sont à prendre. Enfin, les banques de sang vont systématiser la détection d’anticorps spécifiques au virus Zika dans le sang des donneurs.
La lutte contre Aedes est exactement celle que l’on pratique déjà dans le cas de la dengue et du chikungunya, propagés par le même diptère : destruction des gîtes des moustiques et traitement insecticide des cargaisons de marchandises. Enfin, un réseau international d’échange d’informations sur le virus Zika et sa pandémie a été mis en place. Il est coordonné par un groupe de chercheurs de la Fundação Oswaldo Cruz (Fiocruz), le grand institut de recherche et de santé publique situé à Rio de Janeiro. Il vient s’ajouter à l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS, ou PAHO, pour Pan American Health Organization).
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Écrit par
- Gabriel GACHELIN : chercheur en histoire des sciences, université Paris VII-Denis-Diderot, ancien chef de service à l'Institut Pasteur
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