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FIÈVRE JAUNE

Le virus

Le virus fut isolé à partir de l'homme, du singe et aussi à partir des moustiques vecteurs. Les premiers isolements, effectués en Afrique occidentale en inoculant le sang des malades à des singes, furent retardés par le fait que les singes africains disponibles sur place n'étaient pas réceptifs et ce n'est que lorsque des Macarus rhesus en provenance d'Asie furent utilisés que le virus put être isolé de façon certaine. L'inoculation provoquait chez cet animal une maladie mortelle et permettait de retrouver de grandes quantités de virus dans divers organes, notamment dans le foie. On connaissait déjà la nature et l'agent de la maladie. À l'heure actuelle, on dispose de méthodes plus simples et plus pratiques pour isoler le virus, puisqu'il suffit d'inoculer le matériel supposé virulent dans le cerveau de souriceaux nouveau-nés de race sensible au virus. L'intérêt de l'isolement du virus est de conduire au diagnostic précis de la maladie lors des épidémies ou en face de cas sporadiques et aussi de permettre les études sur les diverses souches du virus. Ainsi on a pu montrer que le virus de la fièvre jaune d'Afrique était légèrement différent de celui d'Amérique du Sud et d'Amérique centrale.

Le virus de la fièvre jaune est un virus fragile, sphérique, qui ne mesure que 40 micromètres de diamètre ; on peut le voir au microscope électronique soit dans des préparations purifiées, soit dans les cellules qu'il infecte dans le foie humain, le cerveau de la souris ou les glandes salivaires des moustiques, par exemple. Il apparaît comme une particule possédant un noyau central dense entouré d'une enveloppe moins compacte renfermant des lipides. Le virus de la fièvre jaune est détruit par certains solvants des lipides comme l'éther ou le désoxycholate de soude et aussi par les enzymes protéolytiques. Outre les lipides, il contient de l'acide ribonucléique et des protéines. Il a des parentés antigéniques avec d'autres Arbovirus avec lesquels il constitue un groupe distinct, le groupe B, qui rassemble aussi d'autres virus comme ceux de la dengue et de l'encéphalite verno-estivale russe.

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Écrit par

  • : professeur à l'Institut Pasteur, chef de l'unité d'écologie virale

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Aède (moustique) - crédits : khlungcenter/ Shutterstock

Aède (moustique)

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