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FIÈVRE JAUNE

La maladie

La forme classique de la maladie commence par une incubation inapparente de 4 à 6 jours puis comporte deux phases successives.

La première débute brusquement par une poussée fébrile à 40 0C avec céphalées, rougeur et enflure de la face : c'est la phase rouge. Ces symptômes durent trois ou quatre jours, et après une rémission apparente, la « phase jaune » commence : le malade est choqué, il présente des hémorragies à localisations variées, en particulier gastriques, avec « vomito negro », le vomissement noir de sang caillé, signe caractéristique, spectaculaire et redoutable. L'atteinte hépatique s'extériorise par un ictère intense (« jaunisse »), d'où le nom de la maladie. Dans les cas les plus graves, l'atteinte rénale est confirmée par l'albuminurie. L'évolution de la maladie est très souvent fatale. D'autres formes cliniques existent, avec tous les intermédiaires entre la maladie inapparente, dont le seul effet est de conduire le sujet à s'immuniser contre le virus et la forme fatale typique : dans certains cas, les symptômes d'atteinte nerveuse sont prédominants, donnant à la maladie la forme d'une méningite ; dans d'autres, la maladie se limite à la première phase et reste de gravité modérée.

Il est parfois difficile, au début d'une épidémie, d'identifier la fièvre jaune qu'on peut confondre, comme on l'a vu, avec d'autres affections : paludisme, hépatite, leptospirose ou encore fièvres hémorragiques provoquées par d'autres Arbovirus. Pour aider à établir le diagnostic, plusieurs examens de laboratoire peuvent être utiles : essai d'isolement du virus, recherches d'anticorps dans le sang des malades et aussi examens microscopiques sur des fragments de tissu hépatique prélevés par biopsie sur le sujet vivant ou à l'autopsie en cas de décès. En effet, des lésions histologiques et cytologiques d'un aspect spécifique sont présentes dans le foie des malades. Cependant, au cours d'une épidémie déjà identifiée, ces recherches sont inutiles et le diagnostic peut généralement être porté d'après l'observation des malades.

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Écrit par

  • : professeur à l'Institut Pasteur, chef de l'unité d'écologie virale

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Aède (moustique) - crédits : khlungcenter/ Shutterstock

Aède (moustique)

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