- 1. Symptômes généraux des fièvres hémorragiques virales
- 2. Une grande diversité de virus impliqués
- 3. Cycle de transmission des fièvres hémorragiques virales
- 4. Répartition géographique des fièvres hémorragiques virales
- 5. Diagnostic des différentes fièvres hémorragiques virales
- 6. Thérapeutiques et prévention des fièvres hémorragiques virales
- 7. Bibliographie
FIÈVRES HÉMORRAGIQUES VIRALES
Répartition géographique des fièvres hémorragiques virales
Les virus à l'origine des FHV sont répartis sur une grande partie du globe. Cependant, comme chaque virus est associé à une ou plusieurs espèces hôtes et(ou) vecteurs particuliers, sa présence et celle de la maladie qu’il provoque ne sont généralement observées que là où vivent ces espèces. Certains hôtes, tels que les espèces de rongeurs porteurs de plusieurs arénavirus du Nouveau Monde, vivent dans des zones géographiquement restreintes : c’est le cas notamment des rongeurs du genre Calomys, localisés en Amérique du Sud, comme Calomyscallosus pour le virus Machupo et Calomysmusculinus pour le virus Junin. Ou encore des rats du genre Mastomys localisés en Afrique et pouvant transmettre la fièvre de Lassa. Par conséquent, le risque de transmission de FHV causée par ces virus est limité à des territoires spécifiques. D'autres hôtes, tels que le rat commun (Rattusspp.), porteur du virus de Séoul, sont répartis sur plusieurs continents, augmentant de fait leur risque d’extension géographique. Même si la plupart du temps on note une certaine spécialisation du couple virus-réservoir et un nombre restreint de réservoirs, l'espèce réservoir peut varier selon les régions du globe pour certains virus FHV comme les hantavirus.
Alors que la grande majorité des patients ne sont généralement infectés que dans les zones où vit l'hôte, d’autres le sont parfois par un hôte exporté de son habitat d'origine. Par exemple, les premiers foyers de fièvre hémorragique de Marburg en Allemagne et en Yougoslavie en 1967 se sont produits lorsque des travailleurs de laboratoire ont manipulé des singes importés d’Afrique et infectés par le virus de Marburg. Certains cas sont également importés par des voyageurs infectés comme ce fut le cas avec le virus Ebola. La distribution géographique de chaque type de FHV reflète donc la gamme de son hôte de maintenance, la plupart étant localisés en Afrique, en Asie du Sud-Est ou en Amérique du Sud. En Europe, les FVH sont limitées aux infections causées par les hantavirus et le virus Crimée-Congo tandis que les hantavirus du Nouveau Monde sont la seule cause identifiée de FHV aux États-Unis, pour laquelle la transmission s’opère notamment par Peromyscusleucopus(souris à pattes blanches),spécifique de l’Amérique du Nord.
Les épidémies de fièvre hémorragique provoquées par ces virus se produisent de manière sporadique et irrégulière. Leur survenue ne peut par conséquent qu’être très difficilement prédite. Les risques d’émergence de maladies virales – dont les FHV – se répartissent principalement en facteurs anthropiques (liés à l’homme) et en facteurs dits naturels tels que les modifications climatiques. Parmi les facteurs anthropiques, on retrouve les modifications écologiques comme la déforestation associée à l’urbanisation et à l’exploitation de nouveaux habitats naturels, les changements démographiques, sociétaux et comportementaux, mais aussi l’évolution des pratiques médicales et les progrès technologiques, notamment dans l’agriculture. Par exemple, l’émergence du hantavirus en Corée est liée à la culture intensive du riz qui a favorisé le pullulement d’espèces commensales de rongeurs, jusqu’à ce que la fréquence des rencontres homme-rongeur soit suffisamment élevée pour que le virus sorte de son cycle naturel et qu’il infecte les riziculteurs, avant de se propager à d’autres catégories de la population. Un autre exemple concerne le virus Junin, l’arénavirus responsable de la fièvre hémorragique d’Argentine (FHA), qui a comme réservoir un rat du genre Calomys : l’utilisation d’herbicides dans la culture du maïs augmenta fortement les rendements agricoles mais aussi les populations de Calomys en raison de l’abondance nutritionnelle,provoquant des épidémies[...]
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Écrit par
- Yannick SIMONIN : virologiste, maître de conférences, université de Montpellier
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