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FIGURATION LIBRE, mouvement artistique

L'expression « figuration libre » a été forgée au cours de l'été de 1981 par l'artiste Ben qui avait invité Robert Combas et Hervé Di Rosa à exposer dans sa galerie de Nice (2 Sétois à Nice). Cette appellation qui, un an plus tard, désignera une vingtaine d'artistes des années 1980, s'est finalement restreinte à quatre protagonistes, tous peintres : Rémi Blanchard, François Boisrond, Robert Combas, Hervé Di Rosa. Ils seront rejoints par le photographe Louis Jammes en 1984 et par le sculpteur Richard Di Rosa (dit Buddy) en 1985.

En octobre 1982, la galerie Swart d'Amsterdam organise la première présentation du « groupe des quatre » (Figuration libre. Blanchard, Boisrond, Combas, Di Rosa). À la suite des expositions des galeries Eva Keppel (Düsseldorf) et Pellegrino (Bologne), et surtout à partir de l'importante manifestation aux Pays-Bas du Groningen Museum (1983), ces artistes accèdent rapidement à une reconnaissance internationale. Le groupe se caractérise par son rejet radical de l'art intellectuel qui avait dominé la décennie précédente. Par la violence des couleurs et sa volonté « figurative », cette démarche rejoint les positions contemporaines de la Transavangardia italienne (Sandro Chia, Enzo Cucchi, Francesco Clemente...) et des « nouveaux fauves » allemands (Rainer Fetting, Salomé, Luciano Castelli, Helmut Middendorf...). Les peintres français se distinguent pourtant assez sensiblement de ces mouvements en défendant une peinture « rigolote, libre et décontractée », inspirée des bandes dessinées, des imageries populaires et de la culture rock.

Robert Combas et Hervé Di Rosa sont originaires de Sète. C'est dans cette ville qu'ils créeront en 1979, en compagnie de Catherine Brindel (Ketty), la revue Bato, « œuvre d'art assemblagiste et collective ». Parallèlement, Robert et Ketty forment avec Buddy (le frère d'Hervé), un groupe de rock, Les Démodés, qui connut un succès d'estime dans le sud de la France. Alors que Combas poursuit ses études à l'école des Beaux-Arts de Montpellier (où enseignent Dominique Gauthier et Daniel Dezeuze), Di Rosa s'inscrit à l'École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris. C'est là qu'il rencontre François Boisrond. Par l'intermédiaire du père de ce dernier, ils font la connaissance du critique d'art Bernard Lamarche-Vadel qui leur propose de participer à une exposition dans l'appartement qu'il doit quitter (Finir en beauté, 1981). À cette occasion, Lamarche-Vadel leur présente Rémi Blanchard, qu'il avait eu comme étudiant à l'école des Beaux-Arts de Quimper. Cette exposition, à laquelle participèrent également Jean-Charles Blais, Jean-Michel Alberola, Denis Laget et Catherine Violet, constitue le véritable point de départ de Figuration Libre. L'exposition 5/5, Figuration libre France/USA organisée en 1984 par le musée d'Art moderne de la Ville de Paris consacre officiellement cette mouvance en la confrontant à la génération des « graffitistes » new-yorkais (Jean-Michel Basquiat, Crash, Keith Haring, Kenny Scharf). On peut mesurer à cette occasion ce qui réunit mais aussi ce qui distingue les peintres américains et français. Dans le catalogue de l'exposition, Otto Hahn, critique d'art pour le magazine L'Express, tente de définir les affinités des deux groupes : « Mon intérêt pour les Américains, Jean-Michel Basquiat, Crash, Keith Haring, Kenny Scharf, et pour les Français Rémi Blanchard, François Boisrond, Robert Combas, Hervé Di Rosa, auxquels s'ajoutent les photographes Louis Jammes et Tseng Kwong Chi, ici regroupés sous le sigle de Figuration libre, vient de la vitalité joyeuse qui se dégage de leurs travaux. Alors que la peinture déborde d'attitudes nobles et de sentiments tragiques, le „puérilisme“ affiché des nouveaux venus[...]

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Écrit par

  • : critique d'art, professeur d'esthétique à l'École nationale d'arts de Cergy-Pontoise

Classification

Autres références

  • COMBAS ROBERT (1957- )

    • Écrit par
    • 1 113 mots

    Le peintre Robert Combas est né à Lyon en 1957. Après des études à Sète et à l'école des Beaux-Arts de Montpellier, il accède très vite à la notoriété, puisqu'il participe, dès 1980, à l'exposition Après le classicisme, organisée au musée de Saint-Étienne, qui rend compte...

  • LAMARCHE-VADEL BERNARD (1949-2000)

    • Écrit par
    • 775 mots

    Bernard Lamarche-Vadel, collectionneur français d'art contemporain, châtelain d'Ille-et-Vilaine, fils de vétérinaire, né en 1949, est également critique et écrivain. Fait peu banal, il a toujours gardé le nom de la femme qu'il a rencontrée à dix-neuf ans, Gaëtane Vadel. Sa vie tout entière est...