CHARITÉ FILLES DE LA
Congrégation religieuse fondée au xviiie siècle par saint Vincent de Paul (1581-1660) et sainte Louise de Marillac (1581-1660). Ayant rassemblé des « personnes de qualité » dans une association de Dames de la Charité pour l'assistance aux pauvres malades, Vincent de Paul eut l'idée de leur adjoindre des auxiliaires recrutées dans les classes plus populaires et disponibles pour les tâches les plus humbles. Le projet se réalisa avec le concours de Louise de Marillac, veuve depuis 1625 d'Antoine Le Gras (qu'elle avait épousé en 1613). Connue de Monsieur Vincent depuis 1624, se dévouant depuis 1629 à la visite des Compagnies de charité instituées en province, Louise accepta donc d'assurer la formation et le gouvernement du petit groupe de jeunes filles qui se réunit chez elle le 29 novembre 1633.
À ces Filles de la Charité Vincent de Paul assigna une autre tâche, l'instruction des petites filles de la campagne. En un temps où les vœux de religion entraînaient pour une femme l'obligation de vivre enfermée dans un cloître, Monsieur Vincent, tout en établissant pour les sœurs des règles de vie assez austères, s'appliqua fermement à maintenir le caractère séculier de la Compagnie. C'est comme groupement séculier qu'elle reçut l'approbation royale en 1657, celle du Saint-Siège en 1668.
À la mort des deux fondateurs (1660), les Filles de la Charité, dont le recrutement s'était rapidement élargi, comptaient une quarantaine de maisons en France et avaient déjà pris pied en Pologne (Varsovie, 1652). Au lendemain de la Révolution française, elles furent les premières congréganistes à se reconstituer légalement (12 déc. 1800), Napoléon pensant pouvoir les utiliser pour monopoliser et contrôler toutes les activités de bienfaisance sociale. Au xixe siècle, leur expansion hors de France, en de nombreuses fondations missionnaires, fut considérable. Une veuve, Élisabeth Seton (1774-1821), est à l'origine de leur essor aux États-Unis.
À la suite des visions de sainte Catherine Labouré (1806-1876) et de la dévotion à la « médaille miraculeuse », la petite chapelle des Filles de la Charité, rue du Bac à Paris, est devenue un centre de pèlerinage très fréquenté. Sous le nom de sœur Rosalie, Jeanne-Marie Rendu (1786-1856) se rendit très populaire dans le quartier Mouffetard et le faubourg Saint-Marcel, en raison de son extraordinaire dévouement, spécialement à l'occasion de la peste de 1832 et des journées d'émeute de 1848.
Les Filles de la Charité de saint Vincent de Paul sont, en 2008, plus de 19 900, dans quatre-vingt-onze pays. Le gouvernement de la société est assuré à la fois par une supérieure générale, élue pour trois ans, et par le supérieur général des prêtres de la Mission (Lazaristes).
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Écrit par
- André DUVAL : dominicain, archiviste de la province de France
Classification
Autres références
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LOUISE DE MARILLAC sainte (1591-1660)
- Écrit par Jacques DUBOIS
- 324 mots
Fondatrice, avec saint Vincent de Paul, des Filles de la Charité, Louise de Marillac était née hors mariage de Louis de Marillac, conseiller au parlement ; elle eut une enfance peu heureuse et fut très profondément affectée quand elle comprit les circonstances de sa naissance. Elle fut d'abord élevée...
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ORDRES RELIGIEUX
- Écrit par André DUVAL
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...exigences de la condition sacerdotale. Tandis que les « religieuses » sont nécessairement cloîtrées, saint Vincent de Paul préfère pour ses Filles de la charité le dévouement total aux pauvres. Ainsi, à côté des « religions » répondant exactement aux normes établies, des associations se créent plus ou moins... -
VINCENT DE PAUL saint (1581-1660)
- Écrit par Jean-Robert ARMOGATHE
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Fondateur de la Société des prêtres de la Mission ou lazaristes, et des Filles de la Charité, figure marquante du renouveau spirituel et apostolique du xviie siècle français, Vincent de Paul était originaire d'une famille paysanne des Landes. Élevé chez les franciscains de Dax, il poursuivit ses...