- 1. L'utilisation des produits dérivés comme instrument de couverture
- 2. L'utilisation des produits dérivés comme instrument de spéculation
- 3. Les caractéristiques communes : standardisation et garantie des transactions
- 4. Concurrence et partenariats
- 5. Les marchés O.T.C.
- 6. Quelques pertes retentissantes
- 7. Les marchés dérivés sont-ils dangereux ?
- 8. Bibliographie
FINANCE DE MARCHÉ Marchés dérivés
Les marchés O.T.C.
La plupart de ces produits aux sous-jacents exotiques s'échangent déjà sur les marchés de gré à gré, dits O.T.C. (pour over-the-counter). Les volumes de transaction y sont beaucoup plus importants que ceux qui sont enregistrés sur les marchés organisés. Selon la B.R.I., en décembre 2011, les montants notionnels étaient de plus de 700 000 milliards de dollars sur les marchés O.T.C, contre 58 000 milliards de dollars sur les marchés organisés.
Le principal avantage des marchés O.T.C. est de proposer des contrats « sur mesure » qui répondent parfaitement aux attentes des investisseurs ; les derniers recensements font état de milliers de contrats différents. Outre une grande variété de sous-jacents, il est possible d'échanger de gré à gré de nombreuses options, dites de seconde génération, dont les caractéristiques diffèrent de celles des options classiques (baptisées familièrement plain vanilla en anglais). C'est le cas, par exemple, des options dites asiatiques dont le prix d'exercice est égal à la moyenne des cours observés sur une période donnée, ou des options à barrière qui s'activent ou se désactivent au gré de l'évolution du prix des actifs. On trouve également sur les marchés dérivés O.T.C. de nombreux contrats de swap, terme anglais qui signifie échange. Il s'agit le plus souvent d'échanger des dettes libellées dans deux monnaies différentes ou des flux financiers à taux fixes contre d'autres à taux variables. On y trouve aussi des « dérivés de crédit ». Initialement conçus pour pallier les risques de marché (risque de taux, risque de change, risques liés aux variations de prix des matières premières ou des cours de bourse, etc.), les produits dérivés sont donc aussi utilisés aujourd'hui pour se couvrir ou spéculer sur les risques de contrepartie (risque de non-paiement ou de non-remboursement). Ces nouveaux produits servent essentiellement aux banques pour gérer leur portefeuille de prêts. Les motivations pour cela sont nombreuses. Il s'agit, par exemple, pour un créancier de vendre un risque de crédit trop élevé afin de se mettre en conformité avec les directives édictées par les autorités de supervision ou, dans une optique purement commerciale, afin de continuer à prêter à certains clients sans devoir supporter les coûts d'une faillite éventuelle.
La multiplication des contrats sur les marchés O.T.C. pose naturellement problème. Le principal inconvénient de ces marchés tient à l'absence de chambre de compensation. Les risques pèsent non seulement sur les opérateurs concernés, mais aussi sur les économies tout entières. La crainte est, en effet, de voir la faillite d'un intervenant conduire à des défaillances en chaîne, au terme desquelles la crise peut devenir systémique. D'autant qu'avec la complexification des produits, on assiste à une concentration des opérations entre les mains d'un petit nombre d'acteurs. Aussi, depuis la crise financière de 2008, la réglementation vise-t-elle à faire migrer les contrats de gré à gré vers des marchés organisés.
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Écrit par
- Gunther CAPELLE-BLANCARD : professeur des Universités
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Média
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