FINANCE DE MARCHÉ Théorie des marchés financiers
La Finance en tant que domaine d'étude se divise traditionnellement en deux spécialités : la finance d'entreprise et la finance de marché. Bien qu'en partie imbriquées, ces deux spécialités ont des orientations différentes. La finance d'entreprise s'intéresse aux choix de financement et d'investissement des entreprises. La finance de marché étudie les marchés financiers, en particulier ce qui détermine les prix des actifs et la façon dont les investisseurs composent et gèrent leur portefeuille d'actifs (actions, obligations, produits dérivés, etc.).
Sur les marchés financiers, l'orientation des capitaux se fait par l'intermédiaire du mécanisme des prix, qui permet de valoriser les opportunités d'investissement que les émetteurs de titres cherchent à financer, tout en tenant compte du risque qu'elles comportent. Les prix, en tant qu'instrument de coordination des comportements, sont donc essentiels, comme dans tous les autres secteurs de l'économie, car ce sont eux qui assurent l'efficacité des choix économiques. Il est de ce fait très important que ces prix reflètent la « vraie valeur » de chaque actif, ce que les financiers appellent la « valeur fondamentale ». Par conséquent, la valorisation des actifs financiers (calcul de la valeur fondamentale d'un actif), l'étude du degré d'efficience des marchés financiers (capacité des marchés financiers à produire des prix reflétant les valeurs fondamentales) sont des préoccupations majeures en finance de marché. Enfin, la finance de marché s'intéresse aussi à la diversité et aux caractéristiques des produits financiers. En effet, l'utilisation de certains actifs financiers, comme les produits dérivés, assure une meilleure répartition des risques au sein de l'économie puisque, grâce à ces instruments, les agents peuvent se départir de certains risques en les transférant sur ceux qui acceptent de les prendre en charge.
Les approches utilisées en finance de marché sont à la fois empiriques et théoriques. La richesse des données financières et leur relative disponibilité facilitent énormément les études empiriques. Toutefois, sans nier leur importance, nous nous concentrerons essentiellement, dans cet article, sur les développements théoriques de la finance de marché sans pouvoir, pour autant, faire une présentation exhaustive d'une discipline qui, on le devine, a des ramifications dans de nombreux domaines de la théorie économique.
La méthodologie dominante mise en œuvre en finance de marché repose sur l'hypothèse fondamentale de rationalité des investisseurs : chaque investisseur est supposé prendre les décisions qui satisfont au mieux ses intérêts, en utilisant toute l'information pertinente dont il dispose. Cette hypothèse, qui peut paraître surprenante lorsqu'il s'agit des marchés financiers dont les mouvements parfois erratiques évoquent une certaine dose d'irrationalité dans le comportement des investisseurs, est l'outil de travail correspondant à l'orthodoxie en théorie économique. Pour sa défense, cet outil s'est avéré très puissant et a produit de nombreux résultats intéressants que nous évoquerons dans cet article. Toutefois, il existe, par ailleurs, des modèles qui remettent en question le paradigme de la rationalité. Ce sont les modèles de la finance comportementale qui appliquent les principes des autres sciences sociales (psychologie, sociologie,...) à la finance.
La théorie de l'efficience
Les marchés financiers fournissent un prix pour chaque actif (action, obligation, etc.) échangé. Ainsi est-il facile de calculer la valeur d'une société cotée en bourse en s'appuyant sur la valeur de marché des titres qu'elle a émis. Toutefois, dans quelle mesure ces prix reflètent-ils les vraies valeurs des actifs ? En finance de marché,[...]
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Écrit par
- Emmanuelle GABILLON : professeur en sciences économiques à l'université de Bordeaux-IV-Montesquieu
Classification
Média
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