FINLANDE
Nom officiel | République de Finlande (FI) |
Chef de l'État | Alexander Stubb (depuis le 1er mars 2024) |
Chef du gouvernement | Petteri Orpo (depuis le 20 juin 2023) |
Capitale | Helsinki |
Langues officielles | Aucune 1
|
Unité monétaire | Euro (EUR) |
Population (estim.) |
5 625 000 (2024) |
Superficie |
338 485 km²
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Article modifié le
La conquête de l'indépendance
La Finlande n'entre vraiment dans l'histoire qu'au xiie siècle ; antérieurement, l'archéologie et la linguistique sont seules en mesure de nous renseigner. C'est dire que bien des problèmes fondamentaux des origines finlandaises restent fort obscurs, notamment celui, capital, de la date des établissements suédois dans les régions côtières.
Diversité du peuplement
Premiers colons
Les Finnois (Fenni), dont la Germanie de Tacite mentionne la présence en Scandinavie, étaient sans doute des Lapons, comme les Phinoi de Ptolémée et de Procope. Les authentiques Finnois, au sens moderne du mot (Suomalaiset), immigrèrent probablement vers le début de notre ère dans la Finlande actuelle, par la côte sud, pour atteindre vers le viiie siècle l'isthme de Carélie. Proches parents des Estes établis sur le rivage opposé, les Finnois formèrent quatre tribus : Kvänes (Kainulaiset) sur la rive orientale du golfe de Botnie, Finlandais proprement dits (Varsinais Suomalaiset) au sud-ouest, Tavastes (Hämäläiset) autour des lacs de l'intérieur, Caréliens (Karjalaiset) enfin autour des grands lacs de l'Est, Onéga et Ladoga. Leurs parlers et leurs civilisations divergeaient peu ; les activités fondamentales étaient la chasse, la pêche et la culture sur brûlis, dans des clairières qui s'étendirent lentement vers le nord.
Le peuplement suédois est certainement très postérieur à l'établissement des Finnois. Il peut avoir débuté vers le vie siècle dans l'archipel d'Åland, qui forme pont entre Suède et Finlande et est toujours resté de langue suédoise. De là, à une époque discutée, mais antérieure au xiie siècle, il déborda sur l'Österbotten, dans la région de l'actuelle Vaasa. Ce n'est sans doute qu'après la conquête politique qu'il s'étendit à la côte méridionale, sans jamais pénétrer profondément dans l'intérieur, mais en s'appuyant sur des implantations similaires sur la rive estonienne. Ces colons suédois, à la fois marins, cultivateurs et marchands de fourrures, doivent être bien distingués de la classe dirigeante qui s'implanta à partir du milieu du xiie siècle et qui domina tout le pays jusqu'au xixe siècle.
À peine effleurée par des rameaux dérivés du commerce baltique des Romains, la Finlande n'entra en relations actives avec ses voisins qu'à l'époque des Vikings. Le golfe de Finlande fut la grande voie de pénétration des Varègues vers la Russie ; au passage, plusieurs expéditions suédoises s'intéressèrent aux pays des Finnois et des Tavastes, ainsi que l'attestent trois inscriptions runiques du xie siècle. Ces entreprises de pillage et de commerce des fourrures ne semblent pas s'être accompagnées d'une colonisation sensible, mais le sud-ouest de la Finlande fut durablement rattaché à l'espace économique scandinave, comme en témoignent les trouvailles de monnaies.
Une terre convoitée
Au contact des Vikings, certaines tribus finnoises adoptèrent leur genre de vie et commencèrent, au milieu du xiie siècle, à exercer la piraterie en Scandinavie. Ce fut sans doute l'une des raisons qui poussèrent, vers 1157, le roi de Suède saint Eric à lancer en Finlande, sous couleur de croisade, une expédition dont on ne connaît guère que des traits légendaires. Après ce début guerrier vint une lente pénétration missionnaire accomplie par des Suédois, des Allemands et des Anglais, sous la lointaine protection de Rome. Elle n'obtint de résultats appréciables que dans le Sud-Ouest où un évêque anglais se fixa vers 1229, à Räntämäki.
Deux autres peuples s'intéressaient parallèlement à la Finlande : les Danois, qui finalement détournèrent leurs efforts vers l'Estonie, et surtout les Russes de Novgorod, qui abordèrent la Carélie dans[...]
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Écrit par
- Régis BOYER : professeur émérite (langues, littératures et civilisation scandinaves) à l'université de Paris-IV-Sorbonne
- Maurice CARREZ : ancien élève de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm et de l'Institut national des langues et civilisations orientales, professeur d'histoire contemporaine à l'institut des hautes études européennes de l'université de Strasbourg
- Lucien MUSSET : maître de conférences à l'université de Caen
- Yvette VEYRET-MEKDJIAN : professeur de géographie à l'université de Paris-VII, directeur du Centre interdisciplinaire de recherches sur l'Europe du Nord
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
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