FINLANDE
Nom officiel | République de Finlande (FI) |
Chef de l'État | Alexander Stubb (depuis le 1er mars 2024) |
Chef du gouvernement | Petteri Orpo (depuis le 20 juin 2023) |
Capitale | Helsinki |
Langues officielles | Aucune 1
|
Unité monétaire | Euro (EUR) |
Population (estim.) |
5 625 000 (2024) |
Superficie |
338 485 km²
|
Article modifié le
La Finlande depuis 1945
La reconstruction (1945-1956)
Le bilan de la guerre était particulièrement lourd. Quatre-vingt-cinq mille Finlandais avaient péri dans les combats. Quatre cent vingt mille réfugiés Caréliens, en majorité cultivateurs, attendaient qu'on leur redonnât un logement et du travail. La Laponie avait été ravagée. Le rationnement était sévère et il fallait au plus vite assurer le paiement des réparations.
Dans ce contexte dramatique, le gouvernement devait en priorité assurer le relèvement économique et social. Au début de 1945, une série de mesures d'urgence permirent de parer au plus pressé. Une loi agraire autorisa la mise en culture de terres nouvelles et un partage plus équitable de la propriété au profit des réfugiés et des paysans défavorisés. Un système de pensions fut élaboré en faveur des invalides et des veuves de guerre, tandis qu'était améliorée la protection des mères et des enfants. Un ambitieux programme de relogement et des aides à la Laponie martyre complétèrent le tout. Pour assurer les livraisons de matériel prévues par l'armistice, l'État s'engagea dans la création d'une industrie métallurgique développée. Par des subventions et une action persévérante, il évita à l'économie de graves problèmes de reconversion. Les résultats furent à la hauteur des espérances. Dès 1948, le niveau de production de 1938 fut dépassé. En 1952, on put fêter solennellement la fin des réparations. La haute conjoncture née de la guerre de Corée devint alors le stimulant d'une industrie rénovée. L'agriculture, pour sa part, s'était modernisée, et parvenait à subvenir aux besoins de base, ce qui mit fin au rationnement. Tous les problèmes, cependant, n'étaient pas résolus. Une inflation excessive rognait les salaires et les conflits sociaux furent parfois très âpres, comme lors des émeutes de Kemi en 1949. Les travailleurs avaient souvent l'impression de ne pas recueillir le fruit de leurs efforts.
Une autre tâche primordiale occupa les responsables finlandais, à savoir l'organisation des rapports avec les vainqueurs, l'URSS en particulier. Paasikivi, successivement Premier ministre puis président de la République de 1946 à 1956, joua dans ce domaine un rôle fondamental. Conservateur sur le plan politique, il avait pourtant compris que seule une attitude réaliste avait des chances de réussir. Pour lui, la Finlande devait tenir compte des préoccupations soviétiques en matière de sécurité et garantir son indépendance en se montrant capable d'apaiser les tensions issues d'une histoire douloureuse. Pour rassurer ses interlocuteurs, il préconisa le respect scrupuleux des clauses de l'armistice de 1944 et du traité de Paris de 1947, si dures fussent-elles. En outre, il accepta l'intégration des communistes dans la vie politique finlandaise. Après avoir décliné l'offre de l'aide Marshall sans se brouiller avec les Américains, il sut négocier au mieux en 1948 la signature d'un traité d'amitié et de coopération avec l'URSS qui ne mettait pas en cause les principes d'une réelle indépendance. Cette ligne de conduite, la seule possible, permit en pleine guerre froide de garder de bonnes relations avec les deux camps. De la sorte, la Finlande put obtenir à la fois l'organisation des jeux Olympiques de 1952, sa participation au Conseil nordique aux côtés de pays membres de l'OTAN, son entrée à l'ONU et la libération anticipée de la base de Porkkala en 1956.
En politique intérieure, d'importants changements eurent lieu durant cette période. Longtemps persécutés et interdits, les communistes purent agir au grand jour. Alliés à l'aile gauche de la social-démocratie au sein de la Ligue des démocrates-populaires (SKDL), ils acceptèrent les règles du jeu démocratique et participèrent activement au[...]
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Écrit par
- Régis BOYER : professeur émérite (langues, littératures et civilisation scandinaves) à l'université de Paris-IV-Sorbonne
- Maurice CARREZ : ancien élève de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm et de l'Institut national des langues et civilisations orientales, professeur d'histoire contemporaine à l'institut des hautes études européennes de l'université de Strasbourg
- Lucien MUSSET : maître de conférences à l'université de Caen
- Yvette VEYRET-MEKDJIAN : professeur de géographie à l'université de Paris-VII, directeur du Centre interdisciplinaire de recherches sur l'Europe du Nord
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
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