FLANDRE OCCIDENTALE
La province belge de Flandre occidentale (West-Vlaanderen en néerlandais) a une superficie de 3 144 kilomètres carrés et compte 1 219 000 habitants en 2023. Elle a pour chef-lieu Bruges (Brugge), siège également de l’évêché qui couvre la province, et comporte sept autres arrondissements (Ostende, Furnes, Dixmude, Tielt, Courtrai, Roulers, Ypres). La province fut, durant la période du rattachement de la Belgique à la France, le département de la Lys, correspondant à la partie occidentale de l'ancien comté de Flandre. La province a perdu en 1963 Comines et Mouscron, très majoritairement francophones, rattachés à la province wallonne du Hainaut.
Les altitudes sont très faibles, si on excepte quelques collines qui bordent la partie méridionale de la province et dont la plus haute, le mont Kemmel, culmine à 156 mètres. Le territoire se partage entre la Flandre intérieure et la Flandre maritime. La première est une zone de sables au nord, de sables et d'argiles couverts de limons au sud, dont la fertilité résulte d'un long et ardu travail des paysans depuis le Moyen Âge, dans une région où densité de l'urbanisation et modernisation de l'agriculture sont allées très tôt de pair. La seconde, à l'ouest, est une zone de polders, protégés de la mer par un cordon de dunes. Ce dernier, frangé d'une large plage de sable, est le principal site de tourisme balnéaire en Belgique. Les touristes sont aussi attirés par les richesses historiques de Bruges et par Ypres, autre ville historique qui fut au cœur des champs de bataille de la guerre de 1914-1918, lorsque seule la petite portion du territoire belge située à l'ouest de l'Yser échappait à l'occupation allemande.
L'économie agricole est particulièrement intensive, de sorte que la densité de l'élevage hors sol, porcin et bovin, pose un problème d’élimination des lisiers. La province a connu, surtout dans sa partie méridionale, un remarquable essor industriel, en particulier après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Alors que l’industrie y avait subi la crise du textile à domicile et stagné au xixe siècle et encore au début du xxe, le patronat local a réussi une remarquable reconversion, par diversification et amélioration des filières technologiques, sur des bases très endogènes. La région de Courtrai et de Roulers est aujourd'hui couverte de bâtiments industriels modernes, en particulier à proximité des axes autoroutiers reliant Lille à Gand et Tournai à Bruges. Une autre autoroute dessert la région côtière en provenance de Bruxelles et se prolonge le long de la mer en direction de la France et du tunnel sous la Manche. Situé sur le territoire communal de Bruges, le port de Zeebrugge (littéralement Bruges-sur-mer), deuxième port belge, est spécialisé dans le trafic de conteneurs, le trafic roulier vers l'Angleterre et l’accueil des méthaniers. Il a fusionné avec le port d’Anvers en 2022. Il est aussi devenu le point d’appui pour les développements de l’énergie éolienne dans la portion belge de la mer du Nord. En revanche, l'ouverture en 1994 du tunnel sous la Manche et de la ligne ferroviaire directe à grande vitesse entre Bruxelles et Londres a fait perdre à Ostende de son importance, avec l'arrêt des relations régulières vers Douvres, qui étaient sa spécialité depuis le milieu du xixe siècle. Zeebrugge et Ostende concentrent aussi la pêche maritime.
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Écrit par
- Christian VANDERMOTTEN : docteur en sciences géographiques, professeur émérite à l'Université libre de Bruxelles, membre de la classe des lettres de l'Académie royale de Belgique, président de la Société royale belge de géographie
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Média