HONORIUS FLAVIUS (384-423) empereur d'Occident (395-423)
Frère cadet d'Arcadius et fils de Théodose le Grand et de Aelia Flacilla, il reçoit en partage, du vivant de son père, l'occident de l'Empire romain, en 393, à l'âge de neuf ans, en même temps que le titre d'auguste. Il n'a que onze ans à la mort de son père, et il est incapable de gouverner un empire déchiré par les invasions, les factions et les rivalités personnelles. C'est Stilicon, général barbare, qui prend d'autorité le commandement des armées et qui devient, sans en avoir le titre, le véritable souverain de l'Empire d'Occident. Décidé à unir sa famille à celle du souverain légitime, il contraint Honorius à épouser sa fille Maria et, à la mort de celle-ci, à contracter un nouveau mariage avec une autre de ses filles, Thermantia. Vers l'an 400, Honorius, qui est entré en lutte contre son frère Arcadius, empereur d'Orient, se trouve toujours sous la domination de Stilicon qui a entrepris des négociations avec les Wisigoths, après une première invasion de Rome. Mais en 408, Stilicon est condamné et exécuté. Honorius doit faire face à une invasion généralisée des peuples et tribus barbares (Vandales, Alains et Suèves) qui, répandus en Gaule depuis 406, occupent une partie de l'Espagne. Le sac de Rome par Alaric à la tête des Wisigoths, en 410, accentue la déchéance de l'Empire romain d'Occident, d'autant plus que Honorius ne cherche pas à défendre la capitale de son empire. Il s'est enfui et il a gagné Ravenne où il installe son palais, sa cour et son administration. Il tente, dans le même temps, de mettre un terme aux usurpations dont se sont rendus coupables les officiers d'une armée battue, désorganisée et démoralisée, tels Priscus, Attalus Jovinus et Maximus, et le plus redoutable d'entre eux, qui a pris le nom de Constantin III en Gaule et en Bretagne et qui sera battu. Cette victoire est surtout l'œuvre de Constantius qui sera nommé coempereur en 420, mais mourra l'année suivante ; son fils succédera à Honorius sous le nom de Valentinien III.
L'histoire a sévèrement jugé Honorius. Elle lui a reproché sa légèreté, puisqu'il réside à Milan et refuse de défendre Rome. En un temps où l'existence même de l'Empire est menacée, il prend plaisir à assister à des spectacles et à organiser des fêtes. Son insouciance manque de lui être fatale, puisqu'il n'échappe que de peu à Alaric qui fait le siège d'Asti : la victoire de Pollentia, gagnée surtout par ses généraux, le sauve. Certes, à la mort d'Alaric, il retourne à Rome et relève les murs de la cité saccagée, mais il refuse de s'y installer et il se retire à Ravenne où il vit dans l'oisiveté et dans l'inconscience des périls qui menacent son empire. Loin de tenter de s'entendre avec son frère Arcadius et avec le successeur de celui-ci Théodose II, il leur cherche constamment querelle alors que l'unité était indispensable pour faire front aux invasions barbares. S'il fait égorger Stilicon en 408, ce n'est pas pour régner sans partage mais pour remplacer le général barbare par Olympius, un autre préfet du prétoire, qui sera chassé par Alaric. Honorius ne sut pas faire face à la situation tragique où se trouvait l'Empire, mais celui-ci pouvait-il encore être sauvé, alors que son administration et la plus grande partie de son territoire se trouvaient déjà aux mains des Barbares ?
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Joël SCHMIDT : diplômé d'études supérieures d'histoire, directeur de collections historiques
Classification
Autres références
-
PARTAGE DE L'EMPIRE ROMAIN, en bref
- Écrit par Patrick PÉRIN
- 234 mots
Contrairement à ce qui est couramment admis, la date de 395, qui marque le partage de l'Empire romain en une pars occidentalis et une pars orientalis, n'est pas significative d'une volonté de désolidarisation qui aurait permis à l'Orient de se désengager de la question barbare et conduit...
-
ROME ET EMPIRE ROMAIN - L'Antiquité tardive
- Écrit par Yann LE BOHEC et Paul PETIT
- 5 454 mots
- 7 médias
...longtemps encore dans les campagnes et dans les milieux intellectuels de l'ancienne Rome. Après avoir nommé Augustes ses deux fils – Arcadius en 383, Honorius en 393 –, Théodose mourut de maladie en janvier 395. Ses fils auraient dû régner en bon accord, sous la tutelle du général Stilicon, marié à une... -
ROYAUME-UNI - Histoire
- Écrit par Encyclopædia Universalis , Bertrand LEMONNIER et Roland MARX
- 43 835 mots
- 66 médias
...siècle, a eu ses martyrs anglais (le soldat Alban), mais, malgré les efforts missionnaires, ne semble pas avoir réussi à éliminer le paganisme. En 410, Honorius, empereur d'Occident, devant les dangers qui menacent Rome, que les Goths envahissent la même année, rappelle la garnison romaine et abandonne... -
STILICHON ou STILICON (360 env.-406)
- Écrit par Yann LE BOHEC
- 463 mots
Né vers 360, Flavius Stilichon, comme ses noms l'indiquent, est issu d'une famille de Vandales installés dans l'Empire. Son ascension, qui montre bien la place qu'occupaient les Barbares dans le monde romain dès la fin du ive siècle, s'explique par sa personnalité, par...