FLEUR
La floraison
On entend souvent par floraison l'épanouissement des fleurs. En fait, ce mot recouvre un ensemble de phénomènes très complexes qui constituent la transition entre l'état végétatif et l'état reproductif : l'induction florale aboutissant à la transformation du méristème végétatif en méristème floral ; la formation des organes floraux ; l'épanouissement de la fleur.
Même placée dans des conditions favorables, la première fleur ne pourra se former avant que la plante n'ait atteint un « certain âge physiologique » ou maturité de floraison. Les plantes passent donc par une phase juvénile.
Cependant, on observe parfois le développement de fleurs sur des plantules dites néoténiques (Chouard) n'ayant encore que leurs deux cotylédons et les ébauches des deux premières feuilles. Prise dans son ensemble, la floraison dépend de l'alimentation en carbone et en azote (facteurs macrotrophiques de Chouard) et de substances hormonales dont la synthèse et l'activité sont contrôlées par les facteurs du milieu (température, durée relative des jours et des nuits).
La vernalisation
Pour de nombreux végétaux, les facteurs déterminant l'induction florale n'auront aucun effet même si les bourgeons ont atteint leur maturité : ils doivent auparavant être soumis à des températures basses ; c'est le phénomène de la vernalisation.
Il s'agit d'un processus préparatoire à la mise à fleur ; après le traitement vernalisant la plante n'est pas en fleur et, même, aucune initiation de primordia de fleurs ne peut être détectée (Chouard). La vernalisation exige une exposition à de basses températures, généralement comprises entre 3 et 9 0C, pendant des durées qui varient entre 10 et 90 jours. Toutes les plantes monocarpiques, dont le cycle de vie se déroule sur deux années, présentent un besoin absolu de vernalisation. Ce sont les plantes bisannuelles telles que les céréales « d'hiver », la carotte, la chicorée. Elles passent l'hiver sous forme de rosettes. De nombreuses plantes vivaces ont aussi un besoin de vernalisation. Elles sont cependant pérennes parce que tous les bourgeons ne sont pas vernalisables.
La transmission possible de l'état vernalisé par greffe a laissé supposer l'existence d'une hormone de vernalisation ou vernaline. On a même pensé qu'il pouvait s'agir d'une gibbérelline, hormone qui chez certaines plantes (jusquiame noire) peut remplacer le traitement par le froid (Lang). En fait, il a été possible de dissocier les deux effets du froid : sur l'aptitude des plantes en rosette à s'allonger (les gibbérellines peuvent avoir la même action), sur la préparation du méristème à la mise à fleur (C. Picard, Margara). Il n'en demeure pas moins que la notion de vernaline est très confuse, d'autant plus que la transmission par greffe de l'état vernalisé n'est pas générale – en particulier chez les plantes vivaces.
L'induction florale
L' induction florale est l'étape fondamentale de la floraison. Le méristème végétatif est caractérisé du point de vue histologique par une nette zonation. On peut distinguer un anneau initial latéral dont l'activité est à l'origine des feuilles ; la région axiale apicale est occupée par des cellules se divisant très rarement, c'est le méristème d'attente. Au cours de l'induction florale, les cellules qui le constituent se mettent à proliférer et la zonation s'estompe.
L'induction florale dépend de facteurs trophiques et des conditions du milieu (photo- et thermopériodisme).
Les facteurs trophiques
En 1918, Klebs a apporté la preuve que la floraison ètait étroitement liée au rapport carbone/azote (C/N) de la plante. Si ce rapport est élevé, la floraison est favorisée ; pour une valeur faible, la croissance[...]
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Écrit par
- Louis EMBERGER : professeur à la faculté des sciences de Montpellier
- Michel FAVRE-DUCHARTRE : professeur de botanique à la faculté des sciences, université de Reims
- Georges MANGENOT : professeur honoraire à l'université de Paris-XI
- Paul ROLLIN : professeur à la faculté des sciences de Rouen
Classification
Médias
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