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FLORE, ouvrage botanique

La période moderne

À la fin du xviiie siècle, puis surtout au xixe siècle, les travaux de floristique vont prendre un développement considérable, d'autant que les campagnes d'exploration apportent d'innombrables découvertes, conduisant à réviser les aspects systématiques.

On distingue alors trois types d'ouvrages :

– les monographies, qui traitent un groupe systématique (une famille, un genre) dans son ensemble, c'est-à-dire si possible au niveau mondial ;

– les catalogues, qui sont des énumérations commentées traitant des taxons connus sur une zone géographique choisie (cela peut être une zone comme l'Europe) ;

– les Flores, qui doivent être conçues pour permettre l'identification de tous les taxons (familles, genres, espèces et unités inférieures) du territoire analysé. Dans ce dernier type de publications, chacun des niveaux hiérarchiques doit faire l'objet de clés, conduisant, au fur et à mesure de la démarche, à la détermination d'unités de plus en plus fines. Ces clés sont d'autant plus efficaces qu'elles sont synoptiques (un tableau, par exemple, montre les caractères communs ou différentiels d'ensembles homogènes) et dichotomiques (l'utilisateur choisit entre deux entrées mettant en évidence des caractères opposés et évitant la difficulté de choix alternatifs – ce qui toutefois n'est pas toujours possible). Elles peuvent être simplement pratiques et illustrées (Botanographie Belgique de F. J. Lestiboudois, 1781 ; Petites Flores de G. Bonnier, fin du xixe siècle, etc.), ou bien tentent d'approcher une hiérarchisation de caractères en intégrant les éléments des classifications naturelles (affinités des plantes). Ce dernier aspect est difficile et suppose presque toujours l'existence préalable de synthèses monographiques prenant en compte des aspects phylogéniques, ces éléments n'étant toutefois pas obligatoirement discriminants.

Sur le plan pratique, on cherche à rendre les clés le plus lisible possible, en donnant par exemple à chaque double entrée (opposition de caractères) un même chiffre ou un même sigle, facilitant des repérages immédiats. On cherche aussi à gagner de l'espace, d'où l'emploi fréquent d'abréviations, certains critères étant traduits par des symboles (mâle, femelle, hybride, etc.).

Un aspect très différent concerne les botanistes auteurs de Flores. En effet, indépendamment des structures institutionnelles, le rôle des sociétés scientifiques et l'activité des naturalistes dits « amateurs », mais extrêmement qualifiés et compétents, sont souvent à l'origine d'ouvrages faisant autorité durant plusieurs décennies.

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Écrit par

  • : ancien professeur au Muséum national d'histoire naturelle

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