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FLORIAN JEAN-PIERRE CLARIS DE (1755-1794)

Surtout connu pour ses Fables (1792) qui font de lui un disciple et un imitateur de La Fontaine, plus moralisateur et moins poète. En fait, son œuvre fut en son temps assez riche et variée, même s'il ne s'y trouve point de chef-d'œuvre de premier plan.

Né au château de Florian, dans les basses Cévennes, il a même été considéré comme un écrivain languedocien et comme le premier des « félibres ». Sa famille s'était distinguée dans les armes et il s'oriente lui-même vers cette profession. Mais il sait bientôt se faire apprécier pour sa sensibilité littéraire. Un de ses oncles, époux d'une nièce de Voltaire, le conduit à Ferney et il reçoit les encouragements de l'écrivain consacré. Surtout, il est protégé par le duc de Penthièvre, qui lui permet de se livrer à son goût pour la littérature, dans les châteaux d'Anet et de Sceaux ou à Paris.

Sa mère étant d'origine espagnole, il a le goût de cette langue, et ses premières œuvres, qui chantent l'amour pastoral, sont inspirées de Cervantès. C'est le cas de Galatée, qu'il publie en 1783 : l'ouvrage, parsemé de romances, obtint un grand succès. Sa pastoraleEstelle et Némorin (1788), qui chante les innocentes mœurs cévenoles, fut moins bien reçue, sans doute parce que l'imminence des troubles politiques agitait les esprits de passions plus violentes ; Sainte-Beuve en a plaisanté l'excessive naïveté : « Il faut lire Estelle à quatorze ans et demi ; à quinze ans, pour peu qu'on soit précoce, il est déjà trop tard. » Florian a écrit aussi des pièces de théâtre : Les Deux Billets, Le Bon Ménage, Le Bon Père et La Bonne Mère, où l'auteur met en scène un personnage d'Arlequin à son image, naïf et doux. Numa Pompilius, roman chevaleresque paru en 1786, est une imitation un peu froide du Télémaque de Fénelon. Mais Gonzalve de Cordoue (1791), dans le même genre, paraît plus digne d'intérêt, d'autant qu'il comporte en introduction un Précis historique sur les Maures.

Florian entre à l'Académie française en 1788, à l'âge de trente-trois ans. Mais la Révolution lui porte un coup fatal. Il perd son protecteur, se trouve lui-même obligé de quitter Paris en 1793 et, quoique réfugié à Sceaux, il est arrêté et emprisonné. Relâché après le 9-Thermidor, mais brisé par l'épreuve, il meurt en 1794 laissant inachevées une traduction de Don Quichotte ainsi que d'autres œuvres.

— Denise BRAHIMI

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Écrit par

  • : ancienne élève de l'École normale supérieure de Sèvres, professeure agrégée des Universités (littérature comparée), université de Paris-VII-Denis-Diderot

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