FONDATION DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES
L’Académie des sciences a été fondée en 1666, pour des raisons à la fois scientifiques et politiques. Son existence est officialisée en 1699, lorsque Louis XIV lui accorde un règlement détaillé. Elle prend alors le nom d’Académie royale des sciences. Plusieurs fois réorganisée depuis, cette institution, dont les fonctions n’ont cessé d’évoluer, continue cependant d’incarner la science française dans toute sa diversité.
Les premiers pas de l’Académie des sciences
En février 1666, Colbert, le principal ministre de Louis XIV, offre à une vingtaine de savants la possibilité de se réunir dans sa bibliothèque, puis, à la fin de l’année, dans la bibliothèque du roi, rue Vivienne à Paris. Ainsi est fondée, très discrètement, l’Académie des sciences. Nul texte n’officialise alors cette fondation et aucun règlement ne définit précisément les prérogatives et les missions de cette nouvelle institution. Le mathématicien Pierre de Carcavi remplit les fonctions de directeur tandis que le philosophe et théologien Jean-Baptiste Duhamel exerce les fonctions de secrétaire. Une distinction administrative sommaire se contente de séparer les académiciens proprement dits, au nombre de vingt, des « élèves », au nombre de cinq. Une seconde distinction est opérée entre les « mathématiciens » (mathématiciens, astronomes et physiciens) et les « physiciens » (ceux qui pratiquent l’anatomie, la botanique, la zoologie et la chimie). Ils se réunissent ensemble deux jours par semaine. Dès l’origine, l’Académie des sciences s’adjoint des savants étrangers qu’elle choisit parmi les meilleurs en Europe : le physicien hollandais Christiaan Huygens est recruté dès 1666, l’astronome italien Jean-Dominique Cassini en 1669. Tous les académiciens reçoivent une pension, et les savants étrangers perçoivent les plus importantes. Enfin, la fondation de l’Académie s’accompagne de la construction d’un observatoire – l’actuel Observatoire de Paris –, commencée dès 1667, et d’un laboratoire, destiné aux expériences. Une bibliothèque est aussi mise à la disposition des savants. Toutes ces mesures assurent à l’Académie les moyens de son fonctionnement.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Simone MAZAURIC : professeure émérite de l'université de Lorraine
Classification