FONDATIONS
Les raisons d'être
Motivations des fondateurs
Le mobile qui inspire principalement les fondateurs est de caractère non lucratif et idéaliste, qu'il s'agisse, comme c'était surtout le cas jadis, de religion ou de charité (fondations pieuses : églises, couvents, messes, hospices...) ou qu'il s'agisse, comme c'est de plus en plus fréquent aujourd'hui, de mécénat ou de philanthropie (création artistique ou recherche scientifique ; œuvres de bienfaisance...).
À ces nobles motifs peuvent aussi, parfois, s'en mêler d'autres, moins purs peut-être, mais fort honorables et efficaces. C'est ainsi que, même quand il s'agit de fondations pieuses ou charitables, le souci du salut éternel du fondateur ou des siens peut jouer un rôle déterminant. Dans le cas des fondations philanthropiques, c'est généralement le souci de voir perpétuer son nom et célébrer sa mémoire parmi les hommes des générations à venir, ce qui est une manière d'assurer sa survie. Parfois, on a vu, aux États-Unis du moins, le désir de faire profiter la collectivité (mais non l'État ni le fisc) de sa fortune s'accompagner d'un certain repentir : restituer à la société des biens acquis sans grand scrupule et se refaire une bonne réputation. De même, des entreprises industrielles et commerciales participent à la création de fondations, par une vue bien comprise de leur propre intérêt, notamment publicitaire, lequel est aux firmes ce que la gloire était à Laurent de Médicis.
Mais, qu'ils soient plus ou moins désintéressés, ces mobiles trouvent en définitive tous leur fondement dans le sentiment de la solidarité et de la responsabilité humaines.
Utilité et justification
Les fondations permettent de mobiliser au service des tâches désintéressées toutes les ressources de l'initiative privée, qu'il s'agisse d'argent, de méthodes, d'hommes ou d'idées.
Sur le plan financier, le système des fondations a l'avantage d'alléger en partie la charge des finances publiques. Si les fondations peuvent parfois conduire à certains doubles emplois ou à certaines lacunes dans l'utilisation des ressources collectives qui sont mises à leur disposition, grâce, notamment, à leurs exonérations fiscales, cet inconvénient est largement compensé par le fait que, en raison de ces exonérations, les ressources affectées à l'intérêt général se trouvent finalement accrues.
Cet intérêt financier des fondations est particulièrement important pour la prise en charge des tâches d'intérêt général de caractère nouveau, lesquelles sont souvent celles qui commandent l'avenir. En effet, par la force des choses, les services publics officiels tendent à négliger ces missions pour s'en tenir aux tâches quotidiennes qui accaparent l'attention de l'opinion publique ou parlementaire, et par suite les crédits budgétaires.
Sur le plan des méthodes, le système des fondations permet d'introduire le pluralisme, l'esprit d'entreprise et le sens de la souplesse et de l'efficacité dans la gestion d'actions désintéressées qui, autrement, se trouveraient menacées d'amateurisme ou de formalisme bureaucratique.
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Écrit par
- Michel POMEY : conseiller d'Etat, vice-président fonda-teur de la Fondation de France et de la Fondation du Collège de France, ancien élève de l'Ecole polytechni-que et de l'Ecole nationale d'administration.
Classification
Média
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