FORAGES
Technologie des forages
Les trépans
Les trépans à molettes ou tricônes sont formés de trois molettes dentées ou équipées de bâtonnets en carbure de tungstène montées par l'intermédiaire de roulements sur les axes de trois bras réunis entre eux par soudure. Un filetage permet de visser l'outil aux masses-tiges.
Le passage de la boue s'effectue sur les côtés du trépan à travers des orifices calibrés de petit diamètre, qui permettent d'augmenter la vitesse du fluide de forage et de réaliser ainsi un nettoyage plus efficace du fond du trou. Le nombre et la longueur des dents ou la forme des bâtonnets de carbure de tungstène des molettes dépendent de la nature du terrain à forer.
Les paramètres de forage sont choisis suivant les terrains traversés ; la vitesse de rotation est en général comprise entre 50 et 300 tours par minute et la force exercée sur le trépan est de l'ordre de 250 à 1 000 daN par centimètre de diamètre de trépan ; par exemple un trépan pour terrains durs de 311 mm de diamètre pourra être utilisé à 100 tours par minute et 30 000 daN.
La vitesse d'avancement des trépans est fonction de la nature des terrains et varie de 1 à 2 m par heure dans les terrains durs à 30 m par heure et plus dans les terrains tendres. La durée de vie des tricônes à molettes dentées est de l'ordre de 40 heures ; le travail du trépan a pour conséquences : une usure des dents qui peut aller jusqu'à disparition complète ; une usure des roulements qui peut causer la perte d'une molette au fond du trou ; une perte de diamètre dans les terrains abrasifs.
Pour améliorer la durée de vie des tricônes, les paliers des molettes sont lubrifiés et éventuellement lisses. Dans ce cas, la durée de vie de l'outil peut dépasser 150 heures.
Dans les terrains durs, on utilise souvent des trépans constitués de diamants industriels sertis dans une matrice très résistante. La grosseur, le nombre des diamants et la forme de l'outil dépendent des terrains à forer. La durée de vie et le métrage réalisés par ces trépans sont importants et peuvent atteindre 700 à 800 m forés en 100 heures. Leur prix, très élevé, est de l'ordre de 15 à 20 fois celui des tricônes.
Au lieu d'être sertis de diamants naturels, les trépans peuvent être équipés de pastilles sur lesquelles ont été déposés des diamants synthétiques. On réalise ainsi des outils de coupe qui permettent des vitesses d'avancement spectaculaires dans divers terrains. Ces trépans P.D.C. (polycristalline diamond compact) concurrencent très sérieusement les outils diamantés.
La conduite du forage, c'est-à-dire le choix du trépan et des paramètres de forage, en particulier poids et vitesse de rotation, qui fourniront le prix de revient minimum du mètre foré, est une opération délicate. En effet, les roches rencontrées dans le sous-sol sont extrêmement hétérogènes, et les moyens qui permettent de connaître à l'avance les roches à forer limités ; la mise au point d'appareils capables de mesurer les paramètres de fond et de les transmettre directement en surface permet de renseigner le foreur sur ce qui se passe au fond du trou ; cela est maintenant possible grâce à l'informatique.
Le fluide de forage
En même temps qu'il remonte les déblais de forage, le fluide de forage a pour fonction de refroidir le tricône, de maintenir les parois du trou et de l'empêcher de s'ébouler grâce aux pressions hydrostatiques qu'il exerce latéralement, et, enfin, de retenir les fluides sous pression qui peuvent être contenus dans les roches, empêchant ainsi une éruption subite de gaz, de pétrole, ou même d'eau.
Le débit du fluide de forage doit empêcher les déblais de retomber au fond du trou ; pour cela il faut que la vitesse de remontée de la boue dans l'espace annulaire soit de l'ordre de 25[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Didier BRIGANT : ingénieur (E.C.L.) coordinateur forage à l'E.N.S.P.M. F.I.
- Alexandre LEBLOND : Directeur de l'Ecole Nationale Supérieure du Pétrole et des Moteurs (E.N.S.P.M.), Rueil-Malmaison.
Classification
Médias
Autres références
-
AMÉRIQUE (Structure et milieu) - Géologie
- Écrit par Jean AUBOUIN , René BLANCHET , Jacques BOURGOIS , Jean-Louis MANSY , Bernard MERCIER DE LÉPINAY , Jean-François STEPHAN , Marc TARDY et Jean-Claude VICENTE
- 24 158 mots
- 23 médias
L'arrière-pays a été reconnu par des forages en Floride. Il s'agit du Florida Element (P. B. King, 1975), fait d'un socle continental grenvillien supportant une couverture cambro-ordovicienne restée non déformée. Il faut se rendre dans le sud du Mexique, plus précisément dans le bloc d'Oaxaca,... -
ANTARCTIQUE
- Écrit par Pierre CARRIÈRE , Edmond JOUVE , Jean JOUZEL , Gérard JUGIE et Claude LORIUS
- 16 481 mots
- 24 médias
...de mesurer la contribution naturelle (sels marins, poussières continentales, émissions volcaniques) et celle qui est due aux activités humaines. Trois forages profonds aux stations Byrd (2 160 m), Dôme C (905 m) et Vostok (2 200 m) ont permis d'obtenir des séquences continues couvrant plusieurs dizaines... -
CLIMATOLOGIE
- Écrit par Frédéric FLUTEAU et Guillaume LE HIR
- 3 656 mots
- 4 médias
...l'albédo. Pour comprendre l'histoire climatique du Quaternaire, les scientifiques ont cherché des enregistrements longs et continus de cette période. Les forages dans les glaciers continentaux (Groeland et Antarctique) offraient un enregistrement à la fois de la température de l'air grâce à l'analyse de... -
CLIMATS (notions de base)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 3 593 mots
- 10 médias
...et 18O contenus dans les glaces polaires, les coraux, les fossiles, etc., rapport qui varie en fonction de la température de l’époque. Appliquées aux forages des calottes polaires, les mesures isotopiques permettent de reconstituer le climat des derniers 500 000 ans ; appliquées aux coquilles... - Afficher les 23 références