FORCE DE VENTE, gestion
L' histoire enseigne que les phases de prospérité économique correspondent très fréquemment à des périodes d'échanges commerciaux intenses. Cela souligne le rôle clé du commerce et des négociants dans la création de richesse d'une nation. Pourtant, la fonction commerciale, et les vendeurs qui la remplissent, pâtissent d'une image sociale plutôt négative. La vente est trop souvent assimilée au porte à porte, ou considérée comme une activité temporaire, et non comme un véritable métier où l'on peut effectuer l'ensemble d'une carrière. C'est d'ailleurs en partie ce qui explique la pénurie de ressources humaines commerciales enregistrée, même en période de chômage important.
Le management de la force de vente comporte trois grandes phases (Churchill, Ford et Walker, 1990). La première précise la stratégie commerciale : prévision des ventes, organisation de l'action des commerciaux en fonction des clients. La deuxième vise à développer les actions nécessaires à la réussite de la stratégie formulée : recrutement et formation des commerciaux, développement de procédures pour définir clairement les attributions de chacun, élaboration des systèmes de rémunération. Enfin, la troisième et dernière étape est destinée à s'assurer que les objectifs fixés sont réellement atteints. Si la plupart de ces étapes s'appliquent à tout processus de gestion des ressources humaines, certaines d'entre elles apparaissent plus spécifiques lorsqu'il s'agit de la force de vente. C'est ce que nous essaierons d'éclairer dans cet article consacré à une population extrêmement hétérogène et présentant de fortes particularités (relative autonomie dans le travail, tâches très souvent effectuées en dehors de l'entreprise...).
Les vendeurs : une réalité hétérogène
Le vocable de « vendeur » recouvre une multitude d'appellations possibles. Ces dernières rendent compte de la diversité des activités qui s'y rapportent.
Des tâches extrêmement variées
L'étude américaine de William Moncrief (1986), parfaitement transposable au contexte français, a montré que les commerciaux peuvent effectuer, dans le cadre de leur mission, plus de 120 tâches. Celles-ci peuvent être regroupées en dix grandes activités dont l'importance et la fréquence varient en fonction des types de commerciaux. La lecture de ces différentes tâches indique qu'une part importante du temps des commerciaux est consacrée à d'autres fonctions que la vente (travail administratif sur les commandes, remontée d'informations pour l'entreprise, formation et recrutement de nouveaux collègues, déplacements, etc.). D'une façon générale, les commerciaux consacrent moins de la moitié de leur temps au contact commercial poprement dit. Ce constat justifie le développement des nouvelles approches visant à accroître la productivité et l'efficacité du commercial, notamment en dilatant le temps consacré directement à la vente. On voit ainsi se développer, d'une part, des stratégies multicanal permettant une approche différente du client et, d'autre part, l'utilisation massive des technologies de l'information et de la communication pour mieux organiser le travail du commercial et faciliter la gestion de sa relation avec la clientèle.
Compte tenu de ce nouveau contexte, la typologie proposée en 1986 à été actualisée en 2006 par William Moncrief, Greg Marshall et Felicia Lassk pour la vente interentreprises (b to b). Douze grandes activités sont désormais mises en évidence : la vente proprement dite avec une forte orientation relationnelle, la promotion des produits chez le distributeurs, les activités de loisirs créant du lien social avec les clients, la prospection, l'utilisation des nouvelles technologies, les déplacements, la participation[...]
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Écrit par
- Christophe FOURNIER : professeur des Universités, docteur en sciences de gestion, Institut d'administration des entreprises, université de Montpellier
Classification
Médias