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RÉSINEUX FORÊTS DE

Les résineux sont, pour les forestiers, les Gymnospermes arborescents, et spécialement les Coniférales, par opposition aux essences d'Angiospermes dites « feuillues ». Leurs peuplements sont généralement sempervirents ; on trouve cependant de notables exceptions (Taxodium et surtout mélèzes).

Les forêts résineuses ont une grande ancienneté : déjà, les versants de la chaîne hercynienne en cours de démantèlement abritaient, il y a 300 millions d'années, les premiers Lebachia (Carbonifère supérieur) et les forêts de Voltzia du Trias devaient ressembler aux pinèdes xérophiles actuelles.

Bien que considérablement moins nombreux que les Angiospermes, les Conifères, loin de constituer un groupe en voie d'extinction, occupent une place considérable dans la végétation mondiale. Les raisons de leur persistance sont multiples. Beaucoup de leurs phylums ont conservé d'importantes potentialités évolutives, attestées entre autres par la diversification spécifique post-glaciaire des Abies circumméditerranéens (cf. aireméditerranéenne) ; l'existence, fréquente dans ce groupe, de feuilles aciculaires à structure xérophytique permet à un grand nombre de ces arbres de résister à de longues périodes sèches ou froides. Ils sont ainsi les seuls à croître aux limites septentrionales et altitudinales de la forêt, ainsi qu'aux marges des déserts. Leur longévité, multimillénaire dans le cas de séquoias et de pins de l'ouest des États-Unis, et surtout leur faculté de coloniser rapidement tous les sols, même les plus ingrats, qualités auxquelles s'ajoutent fréquemment une productivité forestière élevée et une valeur ornementale certaine, expliquent l'extension anthropique récente des résineux. Cette progression, qui s'effectue souvent aux dépens des feuillus, a surtout des causes économiques. Elle présente cependant des inconvénients sérieux dans nombre de cas : les Conifères donnent une litière, riche en résine et en tissus sclérifiés, mal décomposable, génératrice de mor sur les sols acides ; arbres sociaux, les résineux sempervirents à couvert dense provoquent, dans les peuplements artificiels surtout, des perturbations du milieu aux multiples conséquences.

Les forêts résineuses naturelles

Pommes de pin - crédits : Michael Orton/ Stone/ Getty Images

Pommes de pin

Beaucoup de forêts résineuses naturelles sont déterminées par le climat, et constituent généralement l'aboutissement (climax) des séries évolutives allant du sol nu à la forêt.

Étagement altitudinal

Dans les massifs montagneux de l'Europe moyenne, la plupart des étages de végétation sont caractérisés par une ou plusieurs formations où les résineux sont prédominants, sinon exclusifs. Dès l'étage montagnard (altitude minimale : 1 200 m dans les Alpes du Sud, plus basse vers le nord), selon la pluviosité, croissent des sapinières, pessières ou pinèdes, pures ou mêlées aux feuillus tels que hêtres et érables (cf. forêts, tabl. 1). La domination des résineux devient absolue à l'étage subalpin, vers 1 600 m d'altitude, où les pins à crochets, arolles (Pinus cembra) et mélèzes atteignent ou parfois dépassent 2 400 m, s'arrêtant au seuil de la toundra d'altitude (étage alpin).

Les forêts résineuses sous climat humide (1 500 mm et plus de précipitations par an) et pas trop froid (étage montagnard) sont parmi les plus impressionnantes par leurs dimensions et leur richesse. Telle est, dans le Jura, la sapinière de la Joux : aux sapins, dont beaucoup atteignent 50 m de hauteur, se mêlent quelques hêtres et épicéas ; le sous-étage comporte des buissons – chèvrefeuille noir, sureau à grappes, églantier (Rosa pendulina) – et un nombre important d'herbacées (plus de soixante-dix) – Adenostyles pourpres, dentaires blanches, géraniums roses, véroniques bleues – croissant rapidement dès la fin du printemps à la faveur d'un[...]

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Pommes de pin - crédits : Michael Orton/ Stone/ Getty Images

Pommes de pin

Douglas (cônes) - crédits : Gary Braasch/ The Image Bank/ Getty Images

Douglas (cônes)

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