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FORÊTS Dépérissement des forêts

Quelles retombées et quels prolongements actuels ?

Depuis la fin du programme Déforpa, en 1991, les recherches sur l'impact de la pollution atmosphérique se poursuivent mais avec une intensité moindre et dans des enceintes différentes. La question des charges critiques en pollution (seuils de dépôts de polluants tolérables pour les sols, les eaux, etc.) est pilotée par l'A.D.E.M.E. (Agence de l'environnement et la maîtrise de l'énergie). Les recherches plus fondamentales sur l'impact de la pollution diffuse trouvent plus difficilement à se faire financer : dans le domaine de la pollution atmosphérique proprement dite, la pollution urbaine a occupé le devant de la scène pendant plus d'une dizaine d'années, et des sujets environnementaux nouveaux de première importance comme l'effet de serre ou la biodiversité sont devenus prioritaires. Les recherches sur les dysfonctionnements forestiers se poursuivent, particulièrement en lien avec l'impact du changement climatique.

L'épisode du « dépérissement des forêts » a suscité la première mobilisation importante des autorités politiques sur le thème de la forêt. La première Conférence ministérielle sur la protection des forêts en Europe, qui s'est tenue à Strasbourg en 1990, a ainsi vu plus d'une trentaine de pays s'engager en faveur d'un suivi organisé de la santé des forêts et d'un renforcement des recherches sur les écosystèmes forestiers.

La surveillance de l'état de santé des forêts se poursuit selon un réseau qui couvre pratiquement toute l'Europe, à l'exception de l'ex-U.R.S.S., soit 32 pays. Environ 540 placettes sont surveillées chaque année en France (plus de 6 000 en Europe) sous la responsabilité du département de la santé des forêts, créé en 1989 au sein du ministère de l'Agriculture. Ce réseau de surveillance lâche s'est vu complété par le réseau Rénécofor (Réseau national de suivi à long terme des écosystèmes forestiers). Ce dernier, géré par l'O.N.F et mis en place en 1992, est constitué de 102 placettes où l'on étudie l'état de santé des peuplements, la nature et la fertilité des sols, le climat, l'état nutritionnel des arbres et leur phénologie (phénomènes périodiques tels que le démarrage de la végétation au printemps et la chute des feuilles à l'automne) ainsi que la composition de la pluie, des eaux recueillies sous la frondaison et des eaux de drainage. Depuis le milieu des années 2000, ces réseaux font l'objet d'une phase d'évaluation afin d'y intégrer les préoccupations relatives aux changements climatiques et à la biodiversité sans remettre en cause le travail entrepris jusqu'ici.

Si le dépérissement des forêts a eu en France moins d'impact auprès du grand public qu'en Allemagne, il a en revanche été le point de départ d'une dynamique très active de l'étude des écosystèmes forestiers et de la physiologie des arbres forestiers, et à l'origine plus ou moins directe d'institutions (Groupement d'intérêt public Écofor, département de la santé des forêts du ministère de l'Agriculture) dont la portée dépasse le seul souci de suivre et comprendre le dépérissement des forêts.

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Écrit par

  • : ingénieur général honoraire du Génie rural, des eaux et des forêts
  • : ingénieur en chef du Génie rural, des eaux et des forêts, directeur adjoint du Groupement d'intérêt public écosystèmes forestiers (G.I.P.-Ecofor)

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