FORÊTS Les forêts tempérées
L'exploitation forestière en Finlande
Insight Guides
Les forêts tempérées, aujourd'hui, sont de plus en plus sollicitées par les nouveaux besoins d'une société urbaine qui modifie de façon profonde et rapide ses rapports avec la nature. Les diverses demandes sociétales correspondent à trois grandes fonctions de la forêt : la production de bois, la fonction sociale (chasse, accueil du public, paysage...), la fonction écologique ou de protection (puits de carbone, régulation des eaux, biodiversité...). La conciliation de ces différentes fonctions est indispensable car les intérêts, souvent contradictoires et sous-tendus par de forts sentiments d'appropriation de la forêt, conduisent à des conflits d'usage. L'aménagement forestier et la sylviculture sont ainsi mis en œuvre dans un cadre de gestion forestière multifonctionnelle pour répondre aux nouveaux besoins.
Le rôle de la sylviculture
La sylviculture ne peut se résumer à la seule culture des forêts, compte tenu de la complexité et de la longévité du domaine biologique – les arbres – sur lequel elle intervient. Véritable synthèse de nombreuses sciences dans lesquelles l'écologie tient une place importante, la discipline, qui repose également sur des bases économiques, peut se définir comme l'art d'appliquer des techniques fondées sur des bases scientifiques (biologiques) afin de contrôler le développement naturel des forêts et de guider leur évolution dans la direction voulue.
La sylviculture s'appuie sur l'observation et la connaissance des processus naturels pour les reproduire dans la gestion des forêts. L'intervention raisonnée de l'homme doit viser à corriger par petites touches successives l'évolution naturelle des peuplements qui serait contraire aux objectifs de la gestion.
En phase avec l'évolution des besoins de la société, la sylviculture doit aussi être plurielle, c'est-à-dire adapter ses techniques, ses moyens et ses coûts en fonction des objectifs que le propriétaire fixe, dans un contexte donné, face à deux contraintes déterminantes : l'économie, qui pèse et pèsera de plus en plus lourdement sur la sylviculture ; l'écologie et les exigences sociales, qui doivent être nécessairement prises en compte.
Plusieurs sylvicultures sont possibles en fonction des différents contextes et peuvent se différencier comme suit :
– sur le plan économique, on a une gestion à coûts gradués selon les niveaux de fertilité des sols et des peuplements, et les possibilités financières du propriétaire. On investit d'abord en station riche, là où la bonne croissance des arbres de qualité permet un retour rapide de l'investissement. On pratique une sylviculture extensive, à faible coût, en station pauvre.
– sur le plan technique, on observe une diversité des itinéraires sylvicoles entre deux extrêmes : l'un est caractérisé par une sylviculture très interventionniste, de type agronomique (ligniculture), qui s'appuie sur des travaux de sols (labour, fertilisation) et des reboisements artificiels à partir de matériaux sélectionnés génétiquement (graines, plants, boutures), avec pour exemple le peuplier ou le pin maritime ; l'autre extrême privilégie la régénération naturelle à moindre coût pour des essences à long cycle de production comme le chêne.
La diversité des choix possibles conjugue celle des facteurs de production à celle des différents propriétaires. Dans les forêts publiques, la satisfaction de l'intérêt général est plutôt recherchée en privilégiant le long terme, alors qu'en forêt privée l'orientation vers des cycles de production plus courts guide les choix techniques.
Forêts : cycles sylvigénétique et sylvicole
Encyclopædia Universalis France
Généralement, les arbres sont récoltés à leur optimum économique, c'est-à-dire à un âge d'exploitabilité inférieur au terme où intervient, avec la sénescence, la dégradation de la qualité du bois par altération et pourriture.[...]
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Écrit par
- Yves BASTIEN : ingénieur en chef du Génie rural des eaux et forêts, enseignant-chercheur
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